lundi 14 décembre 2009

Appel à la répudiation des élections frauduleuses au Honduras

Entrevue en français d’Arnold August avec Tim McSorley sur les ondes de CKUT 90.3 FM, Radio Université McGill, le 10 décembre 2009

Le 12 décembre 2009

Par Karine Walsh*

Alors que les médias traditionnels occidentaux nous servent un discours tentant de normaliser les élections frauduleuses du 29 novembre dernier au Honduras, Arnold August, auteur et journaliste spécialiste de Cuba et d’Amérique Latine, nous offre la voix contestataire de la résistance du peuple hondurien. August relate essentiellement les informations publiées le 9 décembre dernier dans un communiqué du Front national de Résistance contre le coup d’État, le mouvement hondurien d’organisation de la résistance, fondé dès le premier jour du coup d’État il y a plus de 5 mois.

Le mot d’ordre global au sein du peuple hondurien et du Front National est la non reconnaissance des élections frauduleuses ayant attribué la présidence à Lobo, dont le début du mandat est prévu pour le 27 janvier 2010. Le candidat à la présidence Carlos Reyes, liés au Front et jouissant de l’appuie de la vaste majorité des Honduriens, a jugé illégitime le processus électoral post-coup d’État et a retiré sa candidature comme partie ne reconnaissant pas les élections.

Relatant le contexte dans lequel de sont déroulé les élections du 29 novembre, August explique : « Les militaires au pouvoir ont organisé une vaste campagne d’intimidation policière en tentant de forcer les gens à aller voter. Les propriétaires des centres de travail et l’administration publique du Honduras ont menacé que des conséquences graves allait être rattachées au boycott des élections. »

Après les élections, alors que le Front National et ses collaborateurs ont estimé un taux de participation d’environ 30-35%, le taux officiel émis par les responsables électorales fut de 49%. Toutefois, dans une déclaration émise tardivement sans explications supplémentaires par le gouvernement de facto, après une soi-disant panne de 3 heures des machines de comptabilité de votes, le taux de participation est passé à 65%. C’est ce pourcentage qui fut repris par Washington, dans le New York Times entre autres grands media et même par le gouvernement du Canada.

August souligne que la résistance à la dictature se poursuit au Honduras et que le Front appelle à la solidarité des peuples et à la répudiation globale du régime gouvernement illégitime: «Le Front National a salué la décision du MERCOSUR de ne pas reconnaître le régime qui sera installé le 27 janvier au Honduras et appelle tous les gouvernements du monde à suivre leur exemple. »

Le Front National a aussi dénoncé « les plans de l'oligarchie de transférer les coûts du coup d'État contre les pauvres, grâce à un ensemble de mesures économiques qui comprennent l'augmentation de la taxe de vente, la dévaluation de la monnaie hondurienne, augmenté les tarifs de l'électricité, entre autres. Un tel paquet est destiné à s'appliquer avant l'inauguration du nouveau dictateur afin se détacher de l'aggravation de la crise économique et sociale, à laquelle lui, son parti et sa classe participent. »

August a conclu en réitérant le principal objectif de la lutte du peuple hondurien, le projet qui s’est avéré être une menace considérable pour les promoteurs du statu quo au pays : l’Assemblée constituante. Le Front National de Résistance, dont les forces organisationnelles augmentent de jour en jour, priorise actuellement l’élection d’une Assemblée constituante, laquelle permettra au peuple de se doter d’une nouvelle Constitution moderne qui servira les intérêts de la majorité des honduriens en rendant au peuple le pouvoir politique qui est actuellement aux mains de l’oligarchie locale.

*Karine Walsh est une militante pour la justice sociale, membre de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba et animatrice à Radio Centre-Ville, 102,3 FM à Montréal.

jeudi 10 décembre 2009

Editorial du 1er numéro de la “Revue Communiste Internationale”

Disponible en anglais, espagnol et russe sur le web: www.iccr.gr

« Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. » (K. Marx – F. Engels, Manifeste du Parti communiste)


La publication de la première édition de la « Revue communiste internationale » exprime la nécessité de coopération entre les journaux théoriques et politiques des Partis communistes qui prennent des positions communes sur une série de questions théoriques et idéologiques fondamentales. Tant l’évaluation de la période de recul du mouvement communiste international après la victoire de la contre-révolution en URSS et dans les pays d’Europe Centrale et de l’Est que les questions qui se sont posées au mouvement communiste par le développement de la lutte des classes moderne ont fait mûrir cette nécessité.


Les mesures prises par le passé visant à la coopération et à la coordination des Partis communistes et ouvriers étaient importantes et nécessaires. Nous pensons qu’elles ont abouti à des succès considérables que nous soutenons et soutiendrons. Un certain niveau a été atteint en ce qui concerne les discussions, l’échange d’informations et la coordination, les positions communes et les mesures prises quant à certaines questions.


Il nous reste toutefois à atteindre un but fondamental, c’est-à-dire l’unité politique idéologique du mouvement communiste sur la base du marxisme léninisme, la défense des réalisations - pour la ouvrière mondiale – accomplies par la première tentative de l’histoire pour construire le socialisme et par le point de vue commun quant au caractère des renversements et à leurs causes, nécessité préalable si l’on veut venir à bout de la crise profonde du mouvement communiste en vue de revitaliser son but stratégique – le socialisme.


C’est pour cette raison que nous considérons que, parallèlement à la poursuite de la coopération et de la coordination des Partis communistes et ouvriers, telle leur réunion annuelle internationale, il est nécessaire de renforcer la coopération entre les journaux marxistes-léninistes théoriques, à un niveau théorique. Nous n’oublions pas que la condition première pour la formation d’un parti révolutionnaire est la maîtrise de la théorie révolutionnaire, qui fut au centre de l’attention de la IIIe Internationale communiste léniniste dont nous célébrons cette année le 90e anniversaire. Le Komintern l'« Internationale communiste » exposa à grands traits ses principes organisateurs et ses positions théoriques dès la première parution de son journal théorique.


La “Revue communiste internationale”, qui poursuit les traditions de Lénine, est une publication qui revêt un caractère idéologique et politique clair. C’est un journal qui défend un point de vue et ne se contente pas de rapporter des thèses des Partis communistes, ce dernier travail étant réalisé par des publications appropriées telles que le « Bulletin d’Information » des réunions internationales des Partis communistes et ouvriers, ainsi que par des publications d’autres partis. Nous nous sommes donné pour but de contribuer à la popularisation et au développement de la théorie marxiste-léniniste au travers de l’analyse idéologique et d’un positionnement politique par rapport aux développements modernes du capitalisme et aux questions posées par la lutte des classes. Nous croyons que l’application de l’orientation marxiste-léniniste au sein du mouvement communiste et ouvrier international est la condition première de sa nécessaire réorganisation.


Les journaux théoriques et politiques des Partis communistes qui coopèrent à la publication de la « Revue communiste internationale » se sont sur base d' un point de vue commun sur les questions majeures qui se posent au mouvement communiste international : la défense des principes du marxisme-léninisme, celle de l’internationalisme prolétarien, de la nécessité d’une révolution socialiste, de la dictature du prolétariat et de la construction d’une société socialiste.


Nous réunissons nos forces pour contribuer à la réorganisation théorique et idéologique du mouvement communiste international sur une base marxiste-léniniste stable, malgré nos approches différentes quant aux questions tactiques et stratégiques.


Pour que soit tout spécialement mis en lumière le rôle d’avant-garde joué par la classe ouvrière dans le processus révolutionnaire alors qu’un ensemble de forces contestent les critères marxistes-léninistes d’appartenance à la classe ouvrière, et, par conséquent, sa position prépondérante tant dans la lutte pour le progrès social que dans la transition révolutionnaire du capitalisme au socialisme.


Pour défendre les principes léninistes sur le parti, au moment où la pression exercée sur les Partis communistes pour qu’ils s’incorporent dans le système capitaliste augmente.


Pour faire ressortir la nécessité de la lutte contre les institutions impérialistes internationale tels le FMI, l’OTAN, l’UE, etc…


Pour défendre l’expérience historique du mouvement communiste international, bien entendu, sans rejeter la critique nécessaire et les conclusions scientifiques qui aideront le mouvement communiste international moderne à progresser. Nous pensons qu’il faut suivre le chemin tracé par les traditions révolutionnaires de la Commune de Paris, de la révolution socialiste d’Octobre, de l’Internationale communiste et de l’expérience socialiste de l'Union soviétique et d’autres pays.


La réorganisation théorique et idéologique du mouvement communiste international ne peut être accomplie sans une confrontation ferme avec les courants qui opèrent dans le mouvement ouvrier, tels la démocratie sociale, toutes sortes d’opportunisme au sein du mouvement communiste lui-même, le révisionnisme, le réformisme, le nationalisme, le cosmopolitisme du capital et le libéralisme.


Nous exposons donc ouvertement notre position, notre point de vue et notre critique sur le recul actuel et de la distorsion du marxisme, au mouvement communiste international tout entier et contribuons au lancement, en son sein, d’une discussion substantielle sur son orientation théorique et idéologique. Nous nous adressons à tous les journaux théoriques des Partis communistes qui défendent les principes ci-dessus et souhaitent apporter leur contribution à cet effort.


Nous avons estimé qu’il était nécessaire de consacrer la 1e édition de la « Revue communiste internationale » à l’actuelle crise économique internationale du capitalisme, qui révèle les limites historiques du système capitaliste et accumule un matériel explosif qui pourra servir au processus révolutionnaire des années à venir.


La crise actuelle confirme l’importance de l’oeuvre exclusivement théorique de K. Marx « Le Capital ». Il révèle comme question-clé (au premier plan de l’ouvrage théorique) sa compréhension créative, c’est-à-dire la maîtrise en profondeur des lois du développement de l’économie capitaliste, qui nous permet d’analyser des phénomènes qui n’avaient pas été complètement développés à l’époque de Marx, telles les nouvelles formes de circulation du capital monétaire ou les nouveaux moyens techniques qui accélèrent la diffusion de l’information et des transactions.


Le point de vue et l’analyse marxistes-léninistes de tels phénomènes est décisive si l’on veut tirer des conclusions de la lutte politique pour la classe des travailleurs, dans chaque pays et au niveau international, fortifier le front idéologique et politique en butte aux propositions réformistes et opportunistes concernant la rationalisation du capitalisme.


Nous espérons que les articles publiés dans ce journal contribuent à cette orientation.


Le conseil de rédaction de la revue est formé des représentants des publications suivantes: «Etudes Marxistes» (Parti du Travail de Belgique), «Communistiki epitheorisi» (Parti communiste de Grèce). «Szabadsag» (Parti communiste ouvrier hongrois), «Sotsialist Latvii» (Parti socialiste de Lettonie), «Zeitung vum Letzebuerger Vollek» (Parti communiste du Luxembourg), «El Comunista» (Parti des Communistes du Mexique), «Propuesta Comunista» (Parti communiste des Peuples d'Espagne), «Sovietsky Soyuz» (Parti communiste ouvrier russe), «Genelek» (Parti communiste de Turquie), «Debate Abierto» (Parti communiste du Venezuela).


Editorial du Premier Numero de la “Revue Communiste Internationale”

jeudi 26 novembre 2009

Congrès de Québec Solidaire


LA SOUVERAINETÉ DU QUÉBEC: MOYEN OU BUT?

Bureau de People’s Voice au Québec

«Assez de défaitisme et de petits pas, remobilisons les Québécoises et les Québécois autour de l'indépendance» est devenu le slogan final à l’issue du dernier congrès d’orientation politique de Québec Solidaire à Laval, qui s'est tenue à la fin de novembre après plusieurs mois de débat. La déclaration illustre un cheminement du nouveau parti politique de gauche vers une position clairement séparatiste à propos de la question nationale.

Jusqu'à ce congrès, Québec Solidaire était un parti unifié de la gauche qui intégrait différentes perspectives sur la question des relations du Québec avec le Canada. « Avant, on voyait le projet de souveraineté comme un outil secondaire pour réaliser un programme social et environnemental », a dit à People's Voice Pierre Fontaine, président du Parti communiste du Québec. « De moyen, la souveraineté est devenue un but en soi. »

Québec Solidaire a été formé en 2006 de la fusion d'Option citoyenne et de l'Union des forces progressistes (un parti fédéré dont faisait partie le Parti communiste). Depuis la percée victorieuse d’Amir Khadir comme candidat de QS dans la circonscription montréalaise de Mercier, lors de l’élection provinciale de novembre 2008, il y a eu une pression de plus en plus forte pour que soit adoptée une position plus nationaliste.

« La porte est désormais ouverte à des compromis avec les forces nationalistes bourgeoises - comme le Parti québécois (PQ) », a dit Fontaine. Certaines propositions au cours du débat avançaient l’idée d’un front uni pour l'indépendance nationale avec des groupes comme la Société Saint-Jean-Baptiste, les syndicats, les étudiants, les écologistes, les féministes, et « les partis souverainistes».

« M. Jacques Parizeau parle de l'absolue nécessité de renouveler le discours sur la souveraineté. À Québec solidaire, nous sommes totalement d'accord. Au fil des ans, le discours sur l'indépendance a été vidé de son sens par certains souverainistes qui ont voulu faire du Québec un pays sans projet (de justice sociale) », a déclaré dans un communiqué aux médias la présidente et porte-parole de Québec solidaire, Françoise David.

Cette position, cependant, va aliéner à QS le soutien de progressistes qui ne considèrent pas la séparation comme la question principale aujourd'hui. La proposition a suscité l’opposition de différents orateurs sur le plancher du congrès. Arthur Sandborn, ancien dirigeant de la Confédération des syndicats nationaux (Conseil central de Montréal) a annoncé sa démission dès que la résolution finale fut adoptée.

«En fait, la prétention que le fédéralisme canadien ne peut être réformé présume que la bourgeoisie sera toujours au pouvoir et que les conditions politiques actuelles ne changeront jamais», a souligné Pierre Fontaine. «Le changement n’est vu possible qu’au Québec, parce qu’il y existe un mouvement bourgeois en faveur de la souveraineté. La question d’une transformation sociale fondamentale n’est donc pas réellement posée.»

« Ceux qui sont responsables de l'oppression nationale au Canada sont la classe dirigeante et le système capitaliste », a souligné Pierre Fontaine. «Les communistes défendent, au sein de la classe ouvrière, le droit à l'autodétermination, y compris le droit de séparation, afin de promouvoir l'unité des travailleuses et des travailleurs et de leurs alliés contre leur ennemi commun.»

Fontaine a souligné la proposition de longue date du Parti communiste à l’effet que ces droits doivent être inscrits dans une nouvelle constitution, démocratique et égalitaire pour toutes les nations au Canada. « Cela est nécessairement liée à la lutte pour le socialisme.»

Les doléances et le mécontentement du Québec sont de nouveau en discussion suite à l’arrêt de la Cour suprême d’Octobre dernier annulant le projet de loi 104, sur la question controversée du choix de l'école où les parents, en particulier les parents immigrés, peuvent envoyer leurs enfants.

Étant donné les avantages de parler anglais au Québec, comme par exemple pour obtenir des salaires plus élevés et une meilleure qualité de vie, les communautés d'immigrants ont depuis longtemps opté pour envoyer leurs enfants dans des écoles anglophones, intégrant ainsi la minorité canadienne-anglaise plutôt que la majorité francophone. En réponse à cette pression sur la langue française, le PQ adopta une législation limitant l'accès aux écoles de langue anglaise.

La Charte québécoise de la langue française dit que les enfants doivent recevoir, sans exception, l’enseignement en français. L'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés stipule toutefois que « les citoyens canadiens dont un enfant a reçu ou reçoit son instruction, au niveau primaire ou secondaire, en français ou en anglais au Canada ont le droit de faire instruire tous leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans la langue de cette instruction dans cette province ».

« Le problème est que vous avez une égalité formelle appliquée à une réalité inéquitable entre les deux langues », a souligné Pierre Fontaine. «Si ça ne tenait qu'à la Constitution canadienne, la langue française serait condamnée à disparaître progressivement.»

Avant que la loi 104 ne fusse adoptée, de nombreux parents envoyaient leurs enfants à l'école anglaise privée (non subventionnée par le ministère de l'Éducation) pour une courte période afin de pouvoir revendiquer le droit constitutionnel à l'éducation en anglais. Les sœurs, les frères et les possibles descendants d'un étudiant qui avait ainsi obtenu le droit à une éducation en anglais pouvaient, à leur tour, aller légalement à une école anglaise au Québec.

Cette lacune avait soulevé un tollé général, car elle permettait aux immigrants de contourner la loi. La loi 104 avait fermé la brèche, la décision de la Cour suprême l'a ouverte à nouveau. Cette situation inquiète vivement les Québécoises et les Québécois. Plusieurs centaines de nationalistes et de syndicalistes ont organisé un rassemblement contre la décision quelques jours après qu'elle eut lieu.

«La nation québécoise doit avoir le droit de défendre la langue française», a souligné Pierre Fontaine. «C'est un autre exemple de l'échec de la Constitution canadienne à reconnaître le droit du Québec à l'autodétermination».

mercredi 25 novembre 2009

Honduras, Colombie, Cuba : les États-Unis s'en tiennent à la doctrine Monroe

Entrevue d’Arnold August à l’émission Le monde cette semaine, animée par André Pesant sur les ondes de CIBL Radio-Montréal, le 22 novembre 2009

Par Karine Walsh*

Le 25 novembre 2009

Alors que le gouvernement étasunien multiplie ses interventions belliqueuses au sud du continent, André Pesant rappelle les origines idéologiques de la politique étrangère étasunienne dans une chronique intitulée Honduras, Colombie, Cuba - les États-Unis s'en tiennent à la doctrine Monroe: toute l'Amérique aux Nord-américains. C’est dans un discours à l’intention des Européens prononcé le 2 décembre 1823, que le président américain républicain James Monroe allait fixer les directives que devait adopter la diplomatie des États-Unis au XIXe et au début du XXe siècle.

Dans le même ordre d’idée, Pesant rappelle le concept d’un proverbe africain emprunté par Roosevelt en 1901 : « Parle doucement et porte un gros bâton». Roosevelt a employé pour la première fois cette expression au Minnesota State Fair, le 2 septembre 1901, douze jours avant que l'assassinat du président William McKinley ne le propulse à la présidence des États-Unis. Cette doctrine du big stick visait à faire assumer aux États-Unis une place de véritable police internationale, en protégeant ses intérêts en Amérique latine, principalement dans la zone des Caraïbes, et cela en ayant recours à des représailles militaires lorsque jugées nécessaires.

L’animateur constate qu’un siècle après cette affirmation, la même politique du big stick semble toujours en vigueur à une semaine de l’élection présidentielle boycottée par la grande majorité au Honduras : « Pendant que l'impérialisme nord-américain proposait à grand renfort de publicité un marché de dupes au président Zelaya, il prenait le contrôle militaire de la Colombie ». Faisant contraste au silence complice des médias traditionnels de la dite communauté internationale, Pesant souligne « la voix bien vivante de Fidel Castro », faisant ainsi allusion aux récentes réflexions de celui-ci, publiées sur plusieurs sites Internet : « L’annexion de la Colombie aux États-Unis » en date du 6 novembre et « La révolution Bolivarienne et la paix » en date du 18 novembre.

L’invité de Pesant dans le cadre de cette chronique était Arnold August, un journaliste, conférencier, auteur de plusieurs articles sur le coup d'État au Honduras publiés dans des sites Internet alternatifs prestigieux et spécialiste en démocratie participative cubaine. Selon lui c’est effectivement une politique étasunienne agressive qui perdure depuis deux siècles vis-à-vis l’Amérique latine. « Cette politique de contrôle de l’Amérique latine a commencé tout de suite après la guerre d’indépendance des États-Unis de 1787. Même avant le discours de James Monroe en 1823, qui allait définir la ligne de conduite de son pays en matière de politique étrangère, Thomas Jefferson, dès 1807 a déclaré voir en Cuba l’acquisition la plus intéressante pour les États-Unis. Cette politique de contrôle s’applique à toute l’Amérique latine; les visages et les partis au pouvoir changent de temps en temps à la Maison Blanche, mais la politique est demeurée la même. »

Pesant rappelle aux auditeurs la sombre réalité de l’histoire étasunienne, l’hérédité historique de la classe dirigeante nord-américaine, une classe esclavagiste qui a bâti sa richesse avec l’importation et l’exploitation éhontée d’esclaves africains. « L’histoire des États-Unis en est une de pillage des ressources naturelles aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, incluant l’extermination des populations autochtones,» a-t-il souligné. En ce qui concerne le Honduras, Pesant remet en contexte la politique étasunienne agressive de domination du continent américain appliquée depuis deux siècles à la lumière des évènements actuels, avec d’une part la négociation d’un marché de dupe imposée à Zelaya et d’autre part, l’installation de 7 bases militaires étasunienne en Colombie.

August rappelle alors un des facteurs qui ont menés au coup d’État du 28 juin dernier, c’est-à-dire la décision de Zelaya, avec l’appui du peuple hondurien, de joindre l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques. Selon August, cette décision importante est directement liée au coup d’État au Honduras ainsi qu’à l’installation de base militaires en Colombie. « L’ALBA fut établi il y a 5 ans, en premier lieu par le Venezuela et par Cuba. Il y a eu depuis un effet de vague du mouvement et d’autres pays sont maintenant membres : le Nicaragua, la Bolivie, l’Équateur, Antigua-et-Barbuda, la Dominique, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Honduras et bientôt le Paraguay, pour terminer avec 10 pays, ce qui n’est pas négligeable. Le fait que le Honduras ait pris la décision de se joindre à l’ALBA, dont les pays membres rejettent la domination politique, économique et militaire étasunienne, fut un affront aux États-Unis que ceux-ci n’ont pas accepté. Le coup d’État contre Zelaya n’était pas une offensive seulement dirigée contre le Honduras, mais contre tous les pays de l’ALBA et même contre tous les pays d’Amérique du Sud. »

Pesant interroge son invité concernant le qualitatif militaire que l’on se garde bien aux États-Unis, dans les milieux dirigeants aussi bien que dans la presse en général, d’associer au coup d’État du 28 juin dernier. August, qui a rédigé quelques articles à ce sujet, en l’occurrence celui intitulé Des points de vue constants de part et d’autre qui convergent vers une seule solution : l’Assemblée constituante, explique l’importance considérable que revêt l’omission du mot militaire :

« Il existe une loi aux États-Unis, plus précisément la section 7008 de la loi sur les budgets, clairement intitulée Coups d’État militaires, qui interdit que des fonds soient engagés ou dépensés pour financer le gouvernement d’un pays où le chef dûment élu a été renversé par un coup d’État militaire ou un décret. En s’abstenant de qualifier officiellement le coup d’État comme étant militaire, Washington se permet de maintenir la porte ouverte pour la tenue des élections du 29 novembre prochain, même si Zelaya n’est pas de retour au pouvoir. La Maison- Blanche se donne aussi le luxe de cultiver le doute planant au-dessus de la tête de Zelaya, quant à ses activités au plan juridique et constitutionnel qui ont conduit au coup d’État. Quoi qu’il en soit, le processus électoral s’annonce pour être un désastre autant pour la clique putschiste que pour l’administration étasunienne».

Faisant référence à un article d’August publié récemment, Pesant a évoqué un communiqué de presse en date du 17 novembre émis par Harris Corporation, qui vient confirmer que Washington est loin de réduire ses efforts de répression et de contrôle de la résistance hondurienne. Effectivement, August souligne que cette entreprise internationale en matière de communications et de technologies de l’information, s’est vu attribuer les opérations de commandement, de contrôle, de communications, de systèmes informatiques et de programme d’entretien du commandement du sud des États-Unis, le SouthCom, pour la force opérationnelle inter-armée Bravo, c’est-à-dire la base aérienne de Soto Cano au Honduras.

August a conclue l’entretien en soulignant la corrélation entre les évènements récents en Amérique latine, y compris l’établissement des bases militaires yankees en Colombie : « On doit souligner tout d’abord que la Colombie partage ses frontières avec le Venezuela et l’Équateur, deux autres pays qui bâtissent un système social alternatif et rejettent fermement le néolibéralisme. Rafael Correa, tel que promis lors de son élection, a annoncé récemment la fermeture de la seule base militaire étasunienne sur le territoire d’Équateur, une initiative que Zelaya envisageait au Honduras également. Non loin de là en Bolivie, Evo Morales prend également des positions très pondérées, justes et fortes contre la domination étasunienne sur le continent. On ne peut détacher ces évènements : le coup d’État militaire au Honduras et l’établissement de 7 bases militaires étasuniennes en Colombie. J’ai appris ce matin que hier, Micheletti a annoncé clairement que toute personne appelant au boycott des élections au Honduras risque de se ramasser en prison et que le peuple hondurien subit actuellement une augmentation de la répression. » Au bilan de la panoplie d’actes d’agression contre les peuples, August a rappelé le maintient du blocus étasunien contre Cuba, qui prolonge depuis 50 ans la souffrance du peuple cubain en dépit de sa condamnation à l’ONU par une écrasante majorité d’États membres. La base navale de Guantanamo sur le territoire de l’île est également occupée par les forces armées étasuniennes, et cela en toute illégalité depuis plus d’un siècle, alors que Cuba était en tête des visées annexionnistes des États-Unis.

August a terminé en invitant les auditeurs à assister à une conférence prévue pour le vendredi 27 novembre à l’Université du Québec à Montréal à 18h00, 400 Ste-Catherine Est, salle A-M050. Les dangers que représente l’installation de bases militaires additionnelles dans la région y seront exposés.

*Karine Walsh est une militante pour la justice sociale et co-animatrice de l’émission Dimension Cubaine, de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba, à Radio Centre-Ville à Montréal (Québec).

lundi 2 novembre 2009

Lecture

Tiré de VOLTAIRE:
« Alors que les Honduriens ne passaient pas spécialement pour être très politisés, et que les experts US ne prévoyaient pas de réaction durable au coup d’État, c’est l’inverse qui s’est produit. La population s’est soudain engagée, a rejoint des organisations militantes, et s’est dressée contre les putschistes. Pour Arnold August, ce phénomène n’est pas sans rappeler les mouvements populaires qui ont agité les États de la région au cours de la décennie et ont tous porté au pouvoir des leaders révolutionnaires. Selon lui, si rien ne vient entraver cette mobilisation, le recul des putschistes est inéluctable. En tout état de cause, une fois de plus, l’interventionnisme US se retourne contre Washington. »
POUR LIRE L'ARTICLE, CLIQUEZ ICI:
http://www.voltairenet.org/article162737.html

jeudi 29 octobre 2009

Obama, le blocus contre Cuba et la réforme démocratique

À la veille du vote à l’ONU
24 octobre 2009

Conférence d’Arnold August au Forum Social Québécois le 10 octobre 2009
Par Karine Walsh*

C’est dans le cadre du Forum Social Québécois que se sont réunis une cinquantaine de personnes au Cégep du Vieux Montréal pour assister à la conférence « Obama, le blocus contre Cuba et la réforme démocratique », donnée par Arnold August au nom de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba. August est journaliste et auteur du livre « La démocratie à Cuba et les élections 1997-98 » et travaille actuellement à la rédaction d’un prochain ouvrage qui paraîtra à l’automne 2010 et intitulé «Cuba: La démocratie participative et les élections au XXIème siècle ».

Lors des modifications à la politique étasunienne envers Cuba annoncée en avril dernier par l’administration Obama, celui-ci a prétexté des conditions préalables à la levée du blocus économique, commercial et financier que son gouvernement applique à Cuba depuis 50 ans. Ce faisant, Obama a prononcé à l’endroit de Cuba des mensonges nécessitant une urgente rectification. August a rappelé à l’audience ses propos : « Les cubains ne sont pas libres… il est important d’envoyer un signal que la question des prisonniers politiques, de la liberté d’expression, de la liberté de religion, et de la démocratie [sont] importantes… » Obama a donc mis l’accent sur la nécessité de la démocratie à la base à Cuba


Même si les principes internationalement reconnus du respect des droits des peuples a l’autodétermination, de la non ingérence et de la souveraineté des États excluent tout jugement d’un tiers État comme les États-Unis vis-à-vis le système politique de Cuba, August a démenti en détail cette accusation d’absence de démocratie en exposant à l’auditoire la réalité dans l’île socialiste en faisant remarqué à Obama: « La démocratie à la base à Cuba a commencé après le coup d'État de Batista en 1952, le coup d'État fasciste qui a mis les militaires au pouvoir et qui a été immédiatement soutenu par les États-Unis. Les semences d'un mouvement à la base se sont développées en 1953, quand Fidel Castro a dirigé un petit groupe de révolutionnaires à l'assaut de la caserne Moncada. La démocratie à la base s’est développée davantage encore dans la période de 1956 à la fin de 1958 où à travers l’île, à partir de la Sierra Maestra, des gens réunis autour de la direction de Fidel Castro et du Mouvement 26 juillet se sont donné le pouvoir politique le 1er janvier 1959. Si M. Obama veut un exemple du développement de la démocratie à la base, il devrait étudier les évènements à Cuba de 1953 au premier janvier 1959 et tout ce qui s'est passé depuis. La réforme démocratique à Cuba a donc commencé dans la période récente en 1953.»

Puisque Obama se donne le droit de porter un jugement sur le système de Cuba, soi-disant non démocratique, August a cru pertinent de rappeler à l’auditoire la duperie électorale qui a d’abord permis l’élection de Georges W. Bush en 2000 puis sa ré-élection en 2004, gracieuseté du système informatisé de votation Diebold. En termes de liberté d’expression, August a rappelé à l’auditoire la mésaventure d’un « tweeter » étasunien qui fut arrêté lors du sommet G-20 à Pittsburgh le mois dernier, pour avoir averti des manifestants des déplacements de la police. Il a aussi souligné le peu d’importance que les médias dominants, en l’occurrence CNN, ont accordé à la couverture des évènements depuis le coup d’État militaire au Honduras le 28 juin dernier. Un silence complice de leur part concernant les causes réelles de l’opposition au président Zelaya ainsi que l’absence d’indignation face à la répression et la violence perpétrées par les militaires au service du gouvernement usurpateur, témoigne que la dénonciation de la violation des droits humains est loin d’être la réelle préoccupation des médias occidentaux.

Dans le dossier des soi-disant prisonniers politiques à Cuba, August a rappelé que les détentions arbitraires actuelles et injustes sont celles de 5 patriotes cubains emprisonnés aux États-Unis pour avoir combattu le terrorisme organisé de Miami. Depuis plus de 11 ans, Gerardo Hernandez, Ramon Labañino, Fernando González et René González sont privés de liberté pour avoir recueilli des preuves contre des criminels maintenant protégés par le gouvernement étasunien et pour être demeurés loyaux à leurs idéaux socialistes.

À titre de comparaison entre la situation démocratique cubaine actuelle et celle d’avant la révolution de 1959, August a rappelé qu’à cette époque les médias étaient largement contrôlés par l’oligarchie et on disait d’ailleurs que l’ambassadeur des Etats-Unis était l’homme le plus influent à La Havane.

Alors qu’une personne de l’audience a manifesté le désir de poser un geste concret pour appuyer la bataille du peuple cubain contre le blocus, August a proposé à l’assemblée de voter par applaudissement en faveur d’une requête collective sous forme de lettre ouverte au président des Etats-Unis, Barack Obama. Suite à une réaction enthousiaste de tous les gens présents, August a donc été mandaté pour transmettre au nouveau lauréat du prix Nobel de la paix, cette requête collective lui offrant une occasion de prouver sa sincérité à l’égard des changements promis en matière de politique étrangère.

* Karine Walsh est une militante pour la justice sociale et membre de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba. Elle anime une émission de radio francophone sur la réalité cubaine intitulée Dimension Cubaine sur les ondes d’une radio communautaire de Montréal, Radio Centre-Ville (Québec). www.radiocentreville.com

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LETTRE À OBAMA
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Montréal, le 10 Octobre 2009


Président Barak Obama,
La Maison Blanche,
Washington, DC

Président Obama,

Le Forum social québécois a lieu actuellement à Montréal. Encore une fois, comme c'était le cas il y a deux ans, des milliers de personnes de tous horizons participent, venus de presque tous les continents de la planète. Ce forum régional dans ma ville est un des nombreux autres forums régionaux qui ont lieu dans différents continents du monde et qui aboutiront à un autre Forum social mondial qui aura lieu en Afrique.


Aujourd'hui, j'ai présenté une conférence intitulée: «Obama, le blocus contre Cuba et de la réforme démocratique." Suite à la demande de l'auditoire pour poser un geste affirmant leur position contre le blocus, j'ai présenté une résolution, l'essence de celle-ci étant: «Nous, les participants à la conférence, en tenant compte de votre volonté proclamée de changement dans l'arène internationale, réclamons un changement de la position traditionnelle de Washington en appuyant la résolution cubaine qui sera présenté à l'Assemblée générale des Nations Unies plus tard ce mois-ci: qui revendique entièrement et inconditionnellement la levée du blocus génocidaire contre le peuple de Cuba ». La résolution d'aujourd'hui à Montréal a été adoptée à l'unanimité par applaudissements. Si votre administration choisit de suivre les traces de toutes les précédentes administrations étasuniennes en étant pratiquement la seule voix contre Cuba et le monde, alors nous demandons que vous, du moins, respectiez la grande majorité des nations qui voteront à nouveau en faveur de cette résolution cubaine à l'ONU. Ne pas le faire serait une gifle au visage de l'opinion publique internationale et rendrait complètement ridicule la fait qu'un lauréat du prix Nobel de la Paix soutienne ce blocus cruel et inhumain contre le peuple de Cuba et qui a pour objectif avoué d'affamer le peuple cubain dans la reddition.

Tel que mandaté, au nom de tous ceux et celles présents aujourd'hui,

Respectueusement,

Arnold August,

Montréal

jeudi 17 septembre 2009

Article francophone pour RY

S’organiser pour dire non à la guerre
Sommet populaire québécois contre la guerre et le militarisme

Par Marianne Breton Fontaine

Au Canada et encore plus au Québec, la majorité des gens s’oppose fermement à la guerre en Afghanistan. Mais la démocratie bourgeoise n’étant pas véritablement démocratique, Stephen Harper continue cette guerre qui dure maintenant depuis 8 ans sans problème. C‘est aussi un virage militaire complet que prend le gouvernement conservateur. En 1990, 10% des forces militaires canadienne étaient engagées dans des missions des Casques bleus. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 0,08%, soit seulement 56 soldats! Des dépenses supplémentaires de 490 milliards de dollars ont été annoncées pour les 20 prochaines années et le recrutement militaire des jeunes devient de plus en plus agressif dans les médias et sur les campus des collèges et des universités. C’est dans ce contexte que le collectif Échec à la Guerre organise un sommet populaire contre la guerre et le militarisme en mars 2010. Ce sommet sera d’une importance majeure pour le mouvement pour la paix et anti-impérialiste au Québec. Il arrive deux ans après le succès des Audiences populaires pour le retrait des troupes canadiennes de l'Afghanistan de février 2008, qui avaient réussies à faire converger pour une première fois les oppositions à la guerre.

Le collectif

Créé en 2002 et développé durant la vague de protestation contre la guerre en Irak, le collectif Échec à la guerre est un regroupement d’organisations sociales et politiques qui se rallient sur le principe de s’opposer à toute guerre d’agression, à toute volonté de domination ou de contrôle entre pays, nations ou autres communautés humaines. C’est notamment ce collectif qui a prit les devants au Québec du combat contre la guerre en Afghanistan.

Vers le sommet

À chaque année depuis l’invasion de l’Afghanistan, l’Alliance canadienne pour la paix et Échec à la guerre appellent à une manifestation pancanadienne contre cette guerre. Mais manifester une fois par année n’est pas suffisant pour arrêter la machine de guerre impérialiste du Canada. Sans compter que dans les dernières années, le nombre de participants et participantes aux marches s’est amoindri. Et ne soyons pas dupes; rien ne garantit qu’en 2011, la participation canadienne sera définitivement terminée. C’est, comme le dit Stephen Harper, «la mission telle que nous la connaissons actuellement» qui prendra alors fin. Depuis 2005, la situation n’a fait qu’empirer et cette guerre déborde maintenant des frontières afghanes. Ainsi, l’objectif principal du Sommet est de renforcer le mouvement québécois d'opposition à la guerre et au militarisme en ce qui a trait à sa réflexion, à ses revendications et à son unité d'action, comme le mentionne le collectif dans son communiqué.

Pour se faire, il faut s’attaquer aux mensonges pro-guerre véhiculés dans les médias. Le plus populaire est sans doute celui qui dit que l’invasion de l’Afghanistan avait comme dessein la libération des femmes. Vient ensuite les idées que nous ne pouvons nous retirer immédiatement du pays et que nous devons respecter nos engagements face à l’OTAN. Pour répondre à ces mensonges, deux brochures ont été produites en préparation du sommet. Voici un extrait de chacune :

«En janvier 2002, G.W. Bush déclarait : « Le drapeau américain flotte de nouveau au-dessus de notre ambassade à Kaboul (…). Aujourd’hui les femmes sont libres! ». Ainsi, la libération des femmes afghanes était présentée comme l’objectif principal de cette guerre déclenchée au lendemain du 11 septembre 2001. Rappelons-nous cependant que les talibans étaient au pouvoir depuis 1996, que la situation d’oppression vécue par les femmes afghanes était connue et largement dénoncée par des féministes partout dans le monde et que ni les États-Unis, ni d’autres puissances occidentales ne semblaient en faire grand cas. Comme le dit la féministe Christine Delphy, « Les États-Unis n’ont que faire des droits des femmes. Pas plus en Afghanistan, qu’au Koweït, en Arabie-Saoudite ou ailleurs. Au contraire, ils ont sciemment et volontairement sacrifié les Afghanes à leurs intérêts. » Brochure «Mener la guerre pour le bien des femmes... vraiment?», en collaboration avec la Fédération des femmes du Québec.

«Les membres de l’OTAN sont responsables d’au moins 75 % des dépenses militaires mondiales, allouant maintenant 1 000 milliards de dollars US par année à cet effet. En dollars constants, les dépenses militaires de l’OTAN ont augmenté de 31 % de 2000 à 2008. Le déséquilibre des forces au sein de l’OTAN est illustré par le fait que les États-Unis sont à eux seuls responsables de la moitié des dépenses militaires mondiales.» Bochure «L'OTAN : alliance défensive ou instrument de guerre ?».

Cette campagne pré-sommet est d’autant plus importante que la propagande pro-guerre s’intensifie. L’armée canadienne s’est donné comme objectif de trouver 13 000 nouvelles recrues cette année et elle a besoin de justifier ses interventions à l’étranger. De plus, le gouvernement conservateur doit défendre les dépenses militaires en constante expansion qui surviennent au moment où nous traversons la crise économique.

Parler ne suffit pas

Si le sommet est un grand pas en avant pour l’unité du mouvement anti-guerre, il est loin d’être suffisant et ne remplace en rien la mobilisation dans les rues. Le fait que cette année, il n’y aura pas d’appel à une manifestation pancanadienne contre la guerre en Afghanistan est inquiétant. Seul une mobilisation de masse peut vraiment changer le cours des choses. Rappelons-nous que c’est la mobilisation populaire contre la guerre en Irak qui à forcer le gouvernement libéral d’alors à ne pas participer officiellement à cette guerre. Les conservateurs sont très bien informés des enjeux et n’ont rien à faire de la démocratie et de l’opinion de la majorité. Ils défendent les intérêts des impérialistes et l’Afghanistan est un enjeu stratégique pour eux. La main mise sur l’Afghanistan, c’est une porte d’entrée ouverte au coeur du Moyen-orient et de ses ressources pétrolières ; C’est un point stratégique pour contrer l’influence de deux puissances concurrentes : la Chine et la Russie. C’est pourquoi la lutte contre le militarisme canadien s’intègre à une lutte beaucoup plus large contre l’extrême droite et le capitalisme. Travaillons pour que ce soit chose comprise au sommet populaire québécois contre la guerre et le militarisme.

jeudi 23 juillet 2009

Article JM vol2 no1

Deuxième conférence internationale Che Guevara :
50 ans de dynamisme et de révolution cubaine


Par Karine Walsh,

Table de concertation de solidarité Québec-Cuba

www.solidaritequebeccuba.qc.ca

21 juillet, 2009

Un collectif de Colombie Britannique, Vancouver Communities in Solidarity withCuba, a pour la deuxième année consécutive été l’hôte de la Conférence Internationale Che Guevara, les 26, 27 et 28 juin 2009. Alors que la conférence de 2008 portait principalement sur les idées révolutionnaires véhiculées par le Che, fidèle camarade de lutte de Fidel, l’évènement de cette année se voulait de surcroît un hommage au triomphe de la révolution cubaine de 1959 en arborant le thème : « 50 ans de dynamisme et de révolution cubaine ».

Les conférenciers invités sont venus de partout à travers le Canada, les États-Unis et Cuba, et ont entretenu les quelques 250 participants avec des présentations et des discussions qui ont traité divers aspects historiques et actuels de la révolution cubaine et ont souligné l’étendue de son impact sur les mouvements révolutionnaires du monde entier et particulièrement en Amérique latine.

Puisqu’il est Montréalais, attardons-nous donc sur l’atelier d’Arnold August, expert international en matière de démocratie cubaine et membre du comité Fabio Di Celmo pour les 5 de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba, qui comptait parmi les invités de cette conférence.

Les participants à la conférence ont reçu au préalable, de la part des organisatrices et organisateurs, un document portant sur quelques expériences et témoignages d’Arnold, entre autres sur le thème du Che. À travers ses visites à Cuba qui s’élèvent à plus de quarante, l’un des moments les plus bouleversants et inoubliables qu’il ait vécu fut d’être plongé dans la foule cubaine à la Havane, le 12 juillet 1997. En effet, ce jour-là, les restes d’Ernesto Che Guevara furent transportés de la Bolivie jusqu’à l’aéroport de la Havane, pour ensuite être emmenés au monument José Martí à la Plaza de la Revolución et de là, être emportés jusqu’à leur dernière demeure à Santa Clara. Lors de ce jour mémorable, trente ans après avoir appris l’assassinat du Che tandis qu’il marchait dans le campus de l’Université McGill, entre deux cours, il s’est senti plus près du Che que jamais, à la fois sur le plan physique et politique. M. August croit d’ailleurs que le Che constitue une grande inspiration pour la jeune génération d’aujourd’hui tout autant que pour celle d’hier et, sans aucun doute, pour celle de demain.

M. August a entamé sa présentation, agrémentée d’une projection visuelle contenant surtout ses photos vivantes et explicatives, avec un survol historique de l’avènement de la démocratie à Cuba. Au triomphe de la révolution de 1959, dans ce pays des Caraïbes jusqu’alors dirigé par des gouvernements et élites économiques corrompus et des marottes de l’impérialisme américain, le pouvoir politique allait enfin être remis entre les mains du peuple. L’un des défis qui se présentait alors au nouveau gouvernement révolutionnaire était de taille : institutionnaliser un système électoral permettant la participation active de tous les citoyens et citoyennes à l’édification d’une société socialiste et égalitaire. Le caractère décentralisé du système électoral cubain a été illustré par la division de l’île en 14 provinces, en plus de la municipalité spéciale de l’Ile de la Jeunesse. La province Ciudad de la Havana, avec ses plus de 2 millions d’habitants, est elle-même divisée en 15 municipalités, dont l’une d’entre elles est Plaza de la Revolución, utilisée pour l’étude de cas d’Arnold. Celui-ci a insisté sur le fait que les candidats ne sont pas nommés par le Parti Communiste Cubain, mais bien nominés par les citoyens des municipalités eux-mêmes, et que ces délégués élus à la base représentent jusqu’à 50% des députés constituant les 614 sièges du Parlement.

Dans le cadre de l’écriture de son premier livre, « La démocratie à Cuba et les élections de 1997-98 », M. August a assisté en sol cubain aux différentes étapes des élections dans la municipalité Plaza de la Revolución. Le titre de son atelier était inspiré de son deuxième livre, « Cuba : démocratie participative et élections au XXIème siècle », qui paraîtra en automne 2010. Comme cette nouvelle publication traite, en plus des élections, du fonctionnement de l’État cubain à tous les niveaux, l’auteur a obtenu le privilège d’assister à des sessions de l’Assemblée nationale cubaine en 2007 et en 2008. Alors même qu’il vivait cette expérience sur le terrain, il a effectué des entrevues personnelles avec quinze députés. L’auteur a assisté à des sessions de l’Assemblée municipale de Plaza de la Revolución, ainsi qu’à des sessions de l’un des conseils populaires de cette même municipalité. Il a été témoin de plusieurs rencontres portant sur la responsabilité entre électeurs et élus ainsi que de réunions syndicales locales et autres forums où les citoyens cubains participent à la gouvernance. Lors de sa présentation, M. August a rendu compte, entre autres, de son étude de cas détaillée portant sur la nouvelle législation de 2008 en matière de sécurité sociale, afin d’offrir un exemple de la façon dont fonctionne le Parlement dans le cadre de la démocratie participative à Cuba.

Comme conclusion Arnold a souligné une des leçons fondamentales de la démocratie à Cuba : sa capacité d’instaurer, de sauvegarder et de perfectionner le pouvoir politique révolutionnaire et socialiste du peuple. Il a souligné dans sa présentation la citation suivante de Che Guevara en 1965 : « Cuba est l'avant-garde de l'Amérique latine. Et parce qu'elle occupe cette place d'avant-garde, parce qu'elle indique aux masses d'Amérique latine la voie vers la vraie liberté, elle doit faire des sacrifices. » Arnold a mentionné que tôt le matin de cette dernière journée de la conférence, le 28 juin, un coup d’état brutal a eu lieu au Honduras. « C’est un coup contre tout le mouvement progressiste et révolutionnaire en Amérique du Sud », a-t-il soutenu. Alors, cette pensée du Che en 1965 a conservé toute sa valeur. « C’est grâce au pouvoir politique révolutionnaire que Cuba a pu tenir le coup et faire en sorte que plusieurs autres pays suivent maintenant depuis plus de dix ans son exemple, chacun à sa façon. Aujourd’hui, a conclu Arnold, le Honduras et tous les pays de l’Amérique du Sud peuvent compter encore une fois sur le soutien complet d’un Cuba révolutionnaire. » La présentation de M.August, comme celle de plusieurs autres conférenciers, s’est terminée avec une ovation debout. Les participants présents, dans une atmosphère de solidarité internationale et de justice pour tous les peuples, ont alors adopté à l’unanimité une déclaration proposée par le Vancouver Communities in Solidarity with Cuba condamnant ce coup d’État et exigeant le retour immédiat de Manuel Zelaya, président légitime et démocratiquement élu du Honduras.

mardi 14 juillet 2009

Article pour JM vol2 no1

Ça fait du bien...
... de se sentir protégé

Témoignage : À Montreuil, la police vise les manifestants à la tête

Le matin du mercredi 8 Juillet, la police avait vidé une clinique occupée dans le centre-ville. La clinique, en référence aux expériences venues d'Italie, avait pris la forme d'un "centro sociale" à la française : logements, projections de films, journal, défenses des sans papiers, repas... Tous ceux qui réfléchissent au vivre ensemble regardaient cette expérience avec tendresse. L'évacuation s'est faite sans violence. Les formidables moyens policiers déployés ont réglé la question en moins d'une heure. En traversant le marché le matin, j'avais remarqué leurs airs affairés et diligents.

Ceux qui s'étaient attaché à cette expérience et les résidents ont décidé pour protester contre l'expulsion d'organiser une gigantesque bouffe dans la rue piétonnière de Montreuil.

Trois immenses tables de gnocchi (au moins cinq mille) roulés dans la farine et fabriqués à la main attendaient d'être jetés dans le bouillon. Des casseroles de sauce tomate frémissaient. Ils avaient tendu des banderoles pour rebaptiser l'espace. Des images du front populaire ou des colonnes libertaires de la guerre d'Espagne se superposaient à cette fête parce que parfois les images font école. J'ai quitté cette fête à 20h en saluant Joachim.

A quelques mètres de là, c'était le dernier jour dans les locaux de la Parole errante à la Maison de l'arbre rue François Debergue, de notre exposition sur Mai 68. Depuis un an, elle accueille des pièces de théâtres, des projections de films, des réunions, La nuit sécuritaire, L'appel des Appels, des lectures, des présentations de livres... Ce jour-là, on fermait l'exposition avec une pièce d'Armand Gatti « L'homme seul » lu Pierre Vial de la Comédie Française et compagnon de longue date. Plusieurs versions de la vie d'un militant chinois s'y confrontent : celle de la femme, des enfants, du père, du lieutenant, du général, des camarades...

C'était une lecture de trois heures. Nous étions entourés par les journaux de Mai. D'un coup, des jeunes sont arrivés dans la salle, effrayés, ils venaient se cacher... ils sont repartis. On m'a appelé. Joachim est à l'hôpital à l'hôtel Dieu. Il était effectivement là. Il n'avait pas perdu conscience. Son visage était couvert de sang qui s'écoulait lentement comme s'il était devenu poreux. Dans un coin, l'interne de service m'a dit qu'il y avait peu de chance qu'il retrouve l'usage de son œil éclaté. Je dis éclaté parce que je l'apprendrais plus tard, il avait trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée...

Entre ces deux moments; celui où je l'ai quitté à la fête aux gnocchi et l'hôtel Dieu que s'était-il passé ? Il raconte : «Il y a eu des feux d'artifice au dessus du marché. Nous nous y sommes rendus. Immédiatement, les policiers qui surveillaient depuis leur voiture se sont déployés devant. Une minute plus tard, alors que nous nous trouvions encore en face de la clinique, à la hauteur du marché couvert, les policiers qui marchaient à quelques mètres derrière nous, ont tiré sur notre groupe au moyen de leur flashball.
A ce moment-là je marchais et j'ai regardé en direction des policiers. J'ai senti un choc violent au niveau de mon œil droit. Sous la force de l'impact je suis tombé au sol. Des personnes m'ont aidé à me relever et m'ont soutenu jusqu'à ce que je m'assoie sur un trottoir dans la rue de Paris. Devant l'intensité de la douleur et des saignements des pompiers ont été appelés. »

Il n'y a pas eu d'affrontement. Cinq personnes ont été touchés par ces tirs de flashball, tous au dessus de la taille. Il ne peut être question de bavures. Ils étaient une trentaine et n'étaient une menace pour personne. Les policiers tirent sur des images comme en témoigne le communiqué de l'AFP.

«Un jeune homme d'une vingtaine d'années, qui occupait, avec d'autres personnes, un squat évacué mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a perdu un œil après un affrontement avec la police, a-t-on appris de sources concordantes vendredi. Le jeune homme, Joachim Gatti, faisait partie d'un groupe d'une quinzaine de squatters qui avaient été expulsés mercredi matin des locaux d'une ancienne clinique. Ils avaient tenté de réinvestir les lieux un peu plus tard dans la soirée mais s'étaient heurtés aux forces de l'ordre. Les squatters avaient alors tiré des projectiles sur les policiers, qui avaient riposté en faisant usage de flashball, selon la préfecture, qui avait ordonné l'évacuation. Trois personnes avaient été arrêtées et un jeune homme avait été blessé à l'œil puis transporté dans un hôpital à Paris, selon la mairie, qui n'avait toutefois pas donné de précision sur l'état de gravité de la blessure."Nous avons bien eu connaissance qu'un jeune homme a perdu son œil mais pour le moment il n'y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l'œil et le tir de flashball", a déclaré vendredi la préfecture à l'AFP.»

La police tire sur l'image d'un jeune de 20 ans qui essayent de reprendre son squat. Et pour la police et les médias, cela vaut pour absolution, et c'est le premier scandale.

Faut-il rétablir la vérité sur l'identité de Joachim Gatti ne serait-ce que pour révéler la manipulation des identités à laquelle se livre la police pour justifier ses actes , comme s'il y avait un public ciblé sur lequel on pouvait tirer légitimement ?

Joachim n'a pas 20 ans mais 34 ans.
Il n'habitait pas au squat, mais il participait activement aux nombreuses activités de la clinique
Il est cameraman
Il fabrique des expositions et réalise des films.
Le premier film qu'il a réalisé s'appelle « Magume ». Il l'a réalisé dans un séminaire au Burundi sur la question du génocide. Aujourd'hui, il participe à la réalisation d' un projet dans deux foyers Emmaüs dans un cadre collectif.

On devrait pouvoir réécrire le faux produit par l'AFP en leur réclamant de le publier. Il serait écrit :

Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans a reçu une balle de flashball en plein visage alors qu'il manifestait pour soutenir des squatteurs expulsés. Il a perdu un œil du fait de la brutalité policière.

Stéphane Gatti

Article pour JM vol2 no1

La Crise des missiles de Cuba.
Alexandre Moreau

Du 16 au 28 octobre 1962, la menace nucléaire était extrêmement présente, et le monde se trouvait au bord du gouffre. Ces évènements auraient facilement pu mener à notre perte, si deux hommes : John F. Kennedy et Nikita Khrouchtchev auraient décider de faire la guerre au lieu de négocier pacifiquement. C’est ce qu’on nomme la Crise des missiles de Cuba.

La mise en contexte :
Le 1er janvier 1959, les troupes révolutionnaires cubaines, dirigés entre autres par Ernesto Guevara et Fidel Castro, prirent le pouvoir de Cuba, avec l’intention ferme d’y implanter un système communiste, décision soutenue par la majorité du peuple. Peu de temps après la nationalisation des intérêts américains de l’île de Cuba, en octobre 1960, un avion contre-révolutionnaire mitrailla La Havane, provocant ainsi deux morts et une cinquantaine de blessés. Tout cela pendant qu’un autre avion larguait une propagande proaméricaine. Pour suivre cette tragédie, la CIA envoya 1400 hommes anti-castristes soutenus par force aérienne dans la baie des cochons le 17 avril 1961. Cette opération est connue sous le nom du Débarquement de la baie des cochons. Le début du conflit entre Cuba et les États-unis venait de commencer. Ne manquait plus qu’un troisième joueur arrive afin d’équilibré les forces : l’URSS.

L’entrée de l’URSS :
En mai 1962, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, deuxième superpuissance mondiale, décida d’envoyer 50 000 soldats, 36 missiles nucléaires et 4 sous-marins sur Cuba, afin de défendre l’île de toute autre attaque anti-révolutionnaire de la CIA. Les missiles nucléaires sont probablement une réponse aux 15 missiles américains en Turquie, et aux 30 mêmes genres de missiles en Italie, déployés en novembre 1961.
Les États-unis se trouvent déjoués, car ils ne peuvent plus prendre Cuba de manière conventionnel, l’île n’étant qu’à 200 km de la Floride, et une attaque sur Cuba signerait leur perte.

Le conflit commence :
Le 2 octobre 1962, l’URSS envoie 4 sous-marins chargés de torpilles nucléaires afin de protéger un cargo soviétique en route vers Cuba, avec à son bord des missiles nucléaires, afin de compléter la défense de l’île. Les États-unis découvrent les missiles nucléaires 13 jours plus tard, avec leurs avions de reconnaissance U-2.

La crise :
La crise débute officiellement le lendemain, sois le 16 octobre, lorsque Kennedy convoque le Conseil de sécurité national, et prône une action militaire directe. Son secrétaire de la défense, Robert McNamara, penchait plutôt vers un blocus maritime de Cuba, jusqu’au retrait des missiles. Ce blocus aurait pris 149 jours pour sa mise en place, à partir du 22 octobre. C’est aussi à cette date que Kennedy est mis au courant des 4 sous-marins. Par contre, le fait qu’ils soient chargés de torpilles nucléaires n’a été révélé qu’en 2001.

Kennedy demanda à Khrouchtchev d’arrêter les opérations. Le lendemain, il signa l’ordre de blocus. Il obtint aussi la promesse d’aide par les pays occidentaux, en cas de guerre contre l’URSS. Kennedy sentait que la Troisième Guerre mondiale aurait facilement pu éclater.

C’est le 24 octobre à 10h que le blocus est officiellement mis en place, sois quelques minutes avant que trente cargos soviétiques franchissent la ligne. 25 minutes plus tard, Khrouchtchev, jugeant inutile de rompre le blocus, fait stopper les cargos. Le lendemain, douze d’entre eux rebroussent chemin.

Le 26 octobre, la tension monte. Khrouchtchev fait savoir au président qu’il va faire continuer la route de ses cargos. Il aurait aussi ajouter : « Si les États-Unis veulent la guerre, alors nous nous retrouverons en enfer ». Cette même journée, un sous-marin est détecté au sonar, et la chasse est officiellement ouverte.

Le lendemain, un U-2 américain est abattu par les soviétiques. Khrouchtchev n’avait jamais donné cet ordre, contrairement à ce que croyait le Conseil national de Sécurité, aux États-unis. Kennedy demanda de bombarder le site des missiles en cas d’autre attaque. Le même jour, une lettre de Khrouchtchev lui-même est reçue, laissant savoir qu’il est prêt à négocier.

Le 28 octobre, la tension est à son comble. Une lettre du Politburo (Bureau Politique d’URSS), rédigée au nom de Khrouchtchev, contredit la lettre précédente, et avertie qu’aucune négociation ne sera possible. La CIA annonce aussi que des missiles soviétiques sont opérationnels, et vise le sol américain.

Khrouchtchev, ne voulant pas une guerre, donne l’ordre à la radio de Moscou de démonter les sites des missiles.

C’est aussi durant journée que le conflit nucléaire était le plus probable. Le Shumkov, un sous-marin soviétique, avait fait surface au milieu de 4 contre-torpilleurs américains. Il y avait même une torpille nucléaire placé dans le tube lance-torpille, prête à être lancée.

La conclusion :
Le 29 octobre, les soviétiques retirent tous leurs navires, et promettent d’enlever leurs installations militaires sur l’île de Cuba. En échange, les États-unis démontent leurs missiles en Turquie, et s’engagent à ne pas attaquer Cuba. Khrouchtchev aurait prévenu que si les américains ne respectait pas leur demande de laisser Cuba tranquille, ils auraient affaire à l’URSS.

Le 7 novembre, l’URSS acceptent que leurs cargos en direction de Cuba soient fouillés par la marine américaine avant de poursuivre leur route. La crise a été évitée de peu.

C’est dans l’espoir d’éviter d’autres situations comme celle là que les gouvernements des deux puissances décidèrent d’installer le téléphone rouge, reliant directement la Maison Blanche à Washington au Kremlin à Moscou.

lundi 13 juillet 2009

Article pour JM vol2 no1

Montreal: Bil’in continue sa lutte
Tadamon http://www.tadamon.ca/post/3967

La poursuite judiciaire du village de Bil’in contre deux compagnies basées au Québec impliquées dans la construction de colonies israéliennes sur des territoires palestiniens continue.

Après une semaine d’audiences à la Cour supérieure du Québec, la poursuite de Bil’in est maintenant en train d’être examinée par l'honorable juge Louis-Paul Cullen. Une réponse de celui-ci est prévue dans les mois à venir.

"Le cas de Bil’in a été pleinement argumenté, l'illégalité des colonies israéliennes selon le droit international et canadien a été clairement exposée," souligne Mark Arnold l’avocat canadien du village de Bil’in.

"Le juge a été impartial et équilibré pendant les audiences et nous sommes confiants que la justice est de notre côté,” explique Mark Arnold à l’extérieur du Palais de justice de Montréal.

Si le village de Bil’in remporte son procès, un important précédent juridique sera créé, ce qui rendra les compagnies responsables internationalement pour leur participation à des crimes de guerre.

Green Park International et Green Mount International, deux compagnies enregistrées au Québec, construisent des colonies israéliennes illégales sur des territoires palestiniens au mépris du droit international, ce qui est considéré comme un crime de guerre selon la quatrième Convention de Genève et selon la Loi canadienne des crimes contre l’humanité et des
crimes de guerre.

"La Cour supérieure du Québec ne s’était encore jamais rendue là, car si elle permet au procès d’aller de l'avant cela va créer un important précédent judiciaire sur la responsabilité des compagnies en ce qui a trait à la violation du droit international," explique Emily Schaeffer, l’avocate israélienne représentant le village de Bil’in. " Nous croyons que d'accepter d'entendre la cause à la Cour supérieure du Québec est la seule décision juste à prendre. "

Le procès de Bil’in se tient dans le cadre de manifestations populaires organisées par le village sur une base hebdomadaire, depuis plus de quatre ans, contre la construction du mur d’apartheid israélien et de colonies israéliennes sur les territoires de Bil’in en cours actuellement.

Jusqu’à maintenant, l’armée israélienne a assassiné dix-huit Palestiniens pendant des manifestations populaires contre le mur, tuant des manifestants pacifiques, ce qui a été largement sous-médiatisé en occident.

"Bil’in attend impatiemment la décision du juge, espérant que la décision soit positive, " explique Abdullah Abu Rahme du Comité populaire de Bil’in contre le mur et les colonies, qui assistait aux audiences du procès à Montréal. "Les efforts de Bil’in pour arrêter toute construction de colonies israéliennes sur nos territoires vont se poursuivre. Nous allons continuer à refuser l’occupation israélienne en continuant nos manifestations hebdomadaires contre le mur d’apartheid à Bil’in, jusqu’à ce nous obtenions la reconnaissance de nos droits en tant que peuple palestinien."

jeudi 25 juin 2009

Article pour JM vol2 no1

Procès de Bil'in : Un village contre l'apartheid israélien

Lundi le 22 Juin, s'ouvrait à Montréal le procès du village palestinien Bil'in contre deux compagnies canadiennes, Green Park International Inc. et Green Mount International Inc.

Bil'in est maintenant connu mondialement comme un symbole de la lutte contre l'apartheid israélien et en particulier contre le Mur ériger par Israël qui transforme la Cisjordanie en véritable prison. Ce petit village palestinien ce bat contre la colonisation israélienne depuis des années comme toute la nation palestinienne. Mais ce qui le caractérise, c'est ses moyens non-violent conjugant des pétitions, des manifestation soutenues, des recours légaux, du soutien international et de citoyen-ne-s israélien-ne-s qui ont menés à d'importants succès. À chaque semaine, les villageois organisent des manifestations contre le mur d’apartheid israélien et contre la colonisation illégale de leurs terres.

En 2006, Bil'in réussit à confirmer par une décision de la Haute cours de justice israélienne l'interdiction (non respecté alors) de nouvelles constructions et de nouvelles installations coloniales jusqu'à ce que la cour est fini d'étudier la légalité de la construction de la colonie Matityahu Est. Mais une décision de la cour n'allait pas arrêter la colonisation dans ce secteur aussi aisément. Deux compganies enregistrées à Montréal, Green Park International Inc. et Green Mount International Inc, construisent des condos sur les terres de Bil'in qu'ils vendent ensuite à des colons juifs. C'est en gros une forme de colonisation déguisée. Sur un blog créé afin de suivre le procès en question, on explique que «La poursuite de Bil'in contre la construction de colonies sur ses terres est basée sur la Convention de Genève, qui interdit une force occupante de transférer sa population civile sur un territoire qui est occupé suite à une guerre. »

Bil'in ramène l'affaire devant les tribunaux israéliens qui rejètent ensuite la cause. Mais les habitant-e-s n'abandonnent pas et décident de poursuivre les deux comganies dans leur propre pays, soit le Canada. C'est ainsi que c'est ouvert le 22 juin le procès de Bil'in contre Green Park International Inc. et Green Mount International Inc. Une manifestation avait alors été organisée devant le palais de justice pour soutenir la cause des palestinien-ne-s.

La victoire de Bil'in ferait un précédent dans la lutte contre l'apartheid israélien. Un appel international a été lancé pour que les groupes solidaires de la cause palestienne se mobilisent dans des actions de protestation pour faire pression sur la justice canadienne.


Pour suivre ce procès historique de Bil'in contre Green Park International Inc. et Green Mount International Inc : http://bilinmtl.blogspot.com/