vendredi 12 mars 2010

le progres n’est pas mort, il se cache

La poursuite du progrès et de la démocratie a pendant une large partie du XX éme siècle constitué le processus immuable dans lequel s’engageait un à un les pays du monde. Que ce soit à travers les victoires des peuples des pays colonisés sur les colonisateurs, celui des travailleurs sur leur patronat dans les pays dits socialistes, ou même encore à travers l’obtention par la lutte de nouveaux droits sociaux ( avortement, droit de vote, droit de grève, représentation syndicale,…) le progrès, c'est-à-dire la recherche d’une répartition égale des richesses et des savoirs, et la démocratie , le débat et le pouvoir au peuple (ou au Parti du peuple) semblaient longtemps un but atteignable.

Force est de constater que la chute des pays du bloc soviétique, a balayé d’un revers de main bien des espoirs d’émancipation, comme si l’échec d’un système politique particulier pouvait condamner des concepts profondément ancrés dans l’histoire de l’humanité et de la lutte des classes. Bref comme si on déclarait que le concept de « gâteau au chocolat » ne valait rien, tout ca parce que le voisin a raté celui qu’il a essayé de faire.

Le plus dramatique n’est pas en soi l’effondrement du bloc de l’est. S’il s’est effondré c’est que le système était à bout et ne répondait plus aux exigences des peuples qui l’avaient soutenu. Le drame c’est qu’il en résulte un retour en arrière dramatique pour les conceptions fondamentales de la modernité. Des générations entières se sont battus pour obtenir le droit de vote qui aujourd’hui n’est plus l’utilisé que par une petite partie de la population (souvent celle-là même qui avait accès à ce droit lors des votes censitaires) car le vote actuellement ne constitue plus un enjeu de la démocratie tant le débat est presque inexistant (entre Harper et les libéraux, où est ce que le peuple trouve ses intérêts à voter ?) ; la lente désyndicalisation des travailleurs montre un perte de confiance de l’instrument premier de la classe ouvrière pour son émancipation, et même le milieu communautaire se trouve de plus en plus professionnalisé et sous contrôle indirect de l’Etat, enlevant ainsi à nos quartiers leurs richesses organisationnelles propres.

Alors est-ce que tout va mal ? Quels rôles doivent jouer les communistes ?

La méfiance envers la démocratie occidentale est autant le fruit d’une désillusion envers la démocratie « bourgeoise » que d’une perte de confiance dans le « progrès ». Aussi l’effondrement de l’est, a aussi amené à un désenchantement des systèmes politiques occidentaux et la crise de leur modèle politique. La croyance (ou la confiance) dans les valeurs comme la « justice », la « démocratie », ou la « liberté » qui sont énoncées par les dirigeants aussi criminels que Harper, Bush, Obama ou Sarkozy s’effrite et participe malheureusement à enlever leur sens à ces concepts pourtant primordiales.

La lutte de classe a toujours été au cœur de la marche pour le progrès, les revendications de démocratie (la vraie, celle dans l’économie autant que sur le plan politique, pas celle d’un droit de vote réduit à un simple acte de consommation de la « démocratie »). Les communistes doivent se rappeler le rôle primordiale des classes populaires pour assoir une démocratie réelle, pour conquérir nos droits (celui à la révolte, à la laïcité, à la solidarité, bref celui à l’alternative), pour renverser cette tendance vers la anti-démocratisation de nos sociétés. Jamais celles-ci n’ont été aussi inégalitaires et aussi violentes, les communistes doivent être le moteur des luttes qui feront renverser la vapeur et donner un nouveau souffle à l’aspiration démocratique et au progrès dans notre pays.

Ainguust SECHEP

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