vendredi 29 avril 2011

Le gouvernement des États-Unis demande que soit rejetée la requête en Habeas Corpus de Gerardo

Article de Cubadebate

Le Gouvernement des États-Unis demande que soit rejetée la requête en Habeas Corpus de Gerardo Hernandez Nordelo et qu’on ne lui accorde pas d’audience pour analyser ses arguments et les supposées preuves présentées contre lui. La position officielle est contenue au document de 123 pages et trois annexes remis aujourd’hui au tribunal fédéral de Miami par la procureure Caroline Heck Miller, qui est la principale accusatrice contre notre compatriote et qui fut également celle qui a refusé de poursuivre le terroriste Luis Posada Carriles en 2005.

Prochainement, l’équipe de défense de Gerardo soumettra sa réplique et la juge Joan Lenard rendra sa décision.

Nous rappelons les paroles de Leonard Weinglas : « Le pire qui puisse arriver à quelqu’un dans le système judiciaire américain est d’être seul. La solidarité est nécessaire afin d’indiquer que le monde veille et que la loi doit être appliquée »

Traduction : Diane Dicaire

Le salaire minimum augmente le 1er mai

Le Devoir 29 avril 2011 Finances personnelles

Le salaire minimum passera officiellement à 9,65 $ l'heure au Québec, à compter du 1er mai. Cette hausse, annoncée en décembre dernier par la ministre du Travail, Lise Thériault, vise 292 000 travailleurs.

À compter du 1er mai, le taux général passe de 9,50 $ à 9,65 $ l'heure, alors que le taux payable aux salariés à pourboire est porté de 8,25 $ à 8,35 $, a rappelé hier la ministre du Travail. «Depuis 2003, le salaire minimum a connu une progression de plus de 32 % au Québec. Il est passé de 7,30 $ à 9,65 $. Pendant la même période, l'indice des prix à la consommation a crû d'environ 15 %», a souligné le ministère, dans son communiqué.

Plus de 292 000 travailleurs gagnant moins de 9,65 $ l'heure profiteront directement de cette majoration. On estime qu'environ 90 % des salariés rémunérés au salaire minimum oeuvrent dans le secteur des services, en particulier dans le commerce de détail, l'hébergement et les services de restauration. Ces personnes sont majoritairement des femmes et des jeunes âgés de moins de 25 ans.

«Le 1er mai 2011, le Québec se situera au troisième rang des provinces canadiennes pour le salaire minimum le plus élevé, ex aequo avec la Nouvelle-Écosse, après l'Ontario (10,25 $) et Terre-Neuve-et-Labrador (10 $)», ajoute le communiqué.

En décembre dernier, l'organisme Au bas de l'échelle avait souligné que, malgré la hausse annoncée, le revenu minimum demeure sous le seuil de faible revenu avant impôt pour une personne seule qu'a établi Statistique Canada. Ce seuil, fixé à 22 235 $ en 2009, impliquerait un taux horaire de 10,69 $ si on suppose une semaine de travail de 40 heures. Il a ajouté qu'au-delà de la statistique officielle de l'inflation, et outre la montée marquée des prix du logement et des aliments de base au cours des dernières années, les salariés ont notamment dû composer avec une hausse des tarifs d'électricité, dont le poids se fait plus lourdement sentir sur les faibles revenus.

mercredi 20 avril 2011

Des soldats israéliens témoignent

Paris match | Mardi 21 Décembre 2010

Ex combattants de Tsahal, ils refusent maintenant de se taire et parlent

Ex combattants de Tsahal, ils refusent maintenant de se taire et parlent

| Photo Quique Kierszenbaum

La génération qui dit non...

Micha

Parmi les reproches de Breaking the Silence faits à l'armée: on ne fait guère de différence entre les opérations défensives et offensives.

Dana

«Fouiller une maison par curiosité, sous le regard de ses résidents... comment ne pas provoquer la haine?»

Noam

Au sein même de l'armée, ni les soldats ni les officiers n'évoquent leurs scrupules qui passeraient sans doute pour des états d'âme.

Mikhael

«Nous utilisions des grenades de pierres qui, dans un vacarme effrayant, étaient censées faire obtempérer plus vite les civils palestiniens.»

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Micha, Dana, Noam, et Mikhael ont combattu pour Tsahal. C'est la première fois que des officiers israéliens manifestent à visage découvert leur contestation à propos des exactions infligées dans la bande de Gaza, entre 2000 et 2009.

Des grenades pour faire peur

« On déboule dans un village palestinien à 3 heures du matin et on se met à lancer des grenades étourdissantes dans les rues. Pour rien, pour faire peur. On voyait les gens se réveiller affolés... On nous raconte que cela fait fuir les éventuels terroristes. N’importe quoi... Par rotation, on faisait ça toutes les nuits. La routine. On nous disait “Bon­ne opération”. On ne comprenait pas pourquoi. »

Voler un hôpital

« Une nuit, nous avons l’ordre d’entrer de force dans une clinique d’Hébron qui appartient au Hamas. On confisque l’équipement : ordinateurs, télépho­nes, imprimantes, d’autres choses, il y en a pour des milliers de shekels. La raison ? Toucher le Hamas au portefeuille, juste avant les élections du Parlement palestinien, pour qu’il perde. Le gouvernement israélien avait officiellement annoncé qu’il n’allait pas tenter d’influencer cette élection... »

« On a tué un type par pure ignorance »

« On ne savait pas que, pendant le ramadan, les fidèles sortent dans la rue à 4 heures du matin avec des tambours pour réveiller les gens, qu’ils mangent avant le lever du soleil. On identifie un type dans une allée qui tient quelque chose, on lui crie “stop”. Là, si le “suspect” ne s’arrête pas immédiatement, la procédure exige des sommations. “Arrêtez ou je tire”, puis on tire en l’air, puis dans les jambes, etc. En réalité, cette règle n’est jamais appliquée. On l’a tué, point. Et par pure ignorance des rites locaux. »

Les paysans en larmes

« Nos excavateurs dressent une barrière de séparation en plein milieu d’un champ de figuiers palestinien. Le paysan arrive en larmes : “J’ai planté ce verger pendant dix ans, j’ai attendu dix ans qu’il donne des fruits, j’en ai profité pendant un an, et là, ils me le déracinent !” Il n’y a pas de solution de replantage. Il y a des compensations seulement à partir de 41 % de terre confisquée. Si c’est 40 %, tu n’as rien. Le pire c’est que peut-être demain ils vont décider d’arrêter la construction de la barrière. »

Rendre ses galons, redevenir soldat

« On installe des check points surprises. N’importe où, ça n’est jamais clair. Et soudain on arrête tout le monde, on contrôle leur permis. Il y a, là, des fem­mes, des enfants, des vieux, pendant des heures, parfois en plein soleil. On arrête des innocents, des gens qui veulent aller travailler, trouver de la nour­riture, pas des terroristes... J’ai dû le faire pendant cinq mois, huit heures par jour, ça m’a cassé. Alors j’ai décidé de rendre mes galons de commandant. »

« Notre mission : déranger, harceler »

« On est à Hébron. Comme les terroristes sont des résidents locaux et que notre mission est d’entraver l’activité terroriste, la voie opérationnelle c’est de quadriller la ville, entrer dans des maisons abandonnées, ou des maisons habitées choisies au hasard – il n’y a pas de service de renseignement qui nous pilote –, les fouiller, les mettre à sac... et ne rien trouver. Ni armes ni terroristes. Les habitants ont fini par prendre l’habitude. Ils sont irrités, dépressifs, mais habitués car ça dure depuis des années. Faire souffrir la population civile, lui pourrir la vie, et savoir que cela ne sert à rien. Cela engendre un tel sentiment d’inutilité. »

« Les punitions collectives »

« Mes actes les plus immoraux ? Faire exploser des maisons de suspects terroristes, arrêter des centaines de gens en masse, yeux bandés, pieds et mains liés, les emmener par camions ; pénétrer dans des maisons, en sortir brutalement les familles ; parfois on revenait faire exploser la maison ; on ne savait jamais pourquoi telle maison, ni quels suspects arrêter. Parfois, ordre nous était donné de détruire au bulldozer ou aux explosifs l’entrée du village en guise de punition collective pour avoir hébergé des terroristes. »

« Protéger des colons agressifs »

« On débarque dans le district de Naplouse pour assurer la sécurité des colons. On découvre qu’ils ont décidé d’attaquer Huwara, le village voisin, palestinien. Ils sont armés, jettent des pierres, soutenus en cela par un groupe de juifs orthodoxes français qui filment, prennent des photos. Résultat : on se retrouve pris entre des Arabes surpris, terrorisés, et notre obligation de protection des colons. Un officier tente de repousser les colons dans leurs terres, il reçoit des coups, il y a des tirs, il abandonne. On ne sait plus quoi faire : les retenir, protéger les Palestiniens, nous protéger, une scène absurde et folle. On a fini par faire retourner les agresseurs chez eux. Une dizaine d’Arabes ont été blessés. »

Assassiner un homme sans armes

« On est en poste dans une maison qu’on a vidée de ses occupants, on soupçonne la présence de terroristes, on surveille, il est 2 heures du matin. Un de nos tireurs d’élite identifie un mec sur un toit en train de marcher. Je le regarde aux jumelles, il a dans les 25-26 ans, n’est pas armé. On en informe par radio le commandant qui nous intime : “C’est un guetteur. Descendez-le.” Le tireur obéit. J’appelle cela un assassinat. On avait les moyens de l’arrêter. Et ça n’est pas un cas unique, il y en a des dizaines. »

Noam, Micha, Mikhael, et Dana. (Photos DR). Point final

L'Afrique doit être décisive face à l'intervention militaire étrangère

KIRUHURA (Ouganda), (Xinhua) -- Le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré samedi que l'Afrique devrait être décisive face à une intervention militaire étrangère croissante sur le continent.

Dans une déclaration faite à la presse dans sa résidence dans l'ouest de l'Ouganda, M. Museveni a dit que l'Afrique ne pouvait pas supporter une intervention militaire continue sur le continent, en citant les frappes aériennes contre la Libye par les puissances occidentales et l'intervention de la France en Côte d'Ivoire.

"L'intervention des troupes étrangères en Afrique sans autorisation de l'Union africaine est inacceptable", a souligné le président Museveni.

Selon lui, l'intervention étrangère sur le continent africaine est un nouvelle phénomène qui doit être examiné par les dirigeants africains.

Il a indiqué que cette question serait examinée lors du prochain sommet de l'UA prévue en juin ou lors d'un sommet extraordinaire de l'organisation panafricaine qui serait organisé avant la réunion de juin.

M. Museveni appelle depuis longtemps les pays africains à s'unir pour contre l'intervention étrangère.

mardi 19 avril 2011

L’OTAN, accusée d’utiliser des armes contenant de l’uranium faiblement enrichi, en Libye


L’OTAN, accusée d’utiliser des armes contenant de l’uranium faiblement enrichi, en Libye
Les experts militaires et sécuritaires accusent les forces de la Coalition internationale d’utiliser des armes contenant de l’uranium faiblement enrichi, en Libye. Bien que la Coalition occidentale démente l’usage de ces armes, les experts, qui ont analysé les photos sur les attaques de l’OTAN contre les installations militaires des forces kadhafistes, en ont conclu que la Coalition a très probablement utilisé ces armes, qui, d’ailleurs, sont très nocives pour la santé. A rappeler que, pendant la première guerre du golfe Persique, aussi, les Américains ont lancé plus de 350 tonnes d’uranium faiblement enrichi, sur le Koweït et l’Irak. Les photos sur les bombardements, en Libye, font, aussi, penser aux armements contenant de l’uranium que les Etats-Unis utilisaient, en Irak. Les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France et Israël ont rejeté la demande de la Commission des droits de l’Homme, dans le sens de l’interdiction de l’usage de ces armes.

Source : cliquez ici

lundi 11 avril 2011

Le 2 mai, REJETONS LES CONSERVATEURS D'HARPER ET ARRÊTONS LA DROITE!

Mettons le peuple avant les profits! Imposons les entreprises, mettons fin à la guerre immédiatement! Votons communiste!

Cette élection fédérale sera déterminante pour notre pays, les enjeux n'ont jamais été aussi importants. Si les Conservateurs de Stephen Harper réussissent à obtenir une majorité dans la prochaine législature, cela aura des conséquences catastrophiques pour les travailleuses-eurs, pour les peuples autochtones, pour les femmes, les jeunes et les étudiant-e-s, les retraité-e-s, les nouveaux immigrant-e-s et les communautés racialisées. Les Canadiennes et les Canadiens doivent défaire ce gouvernement conservateur et mettre fin aux ruineuses politiques pro-entreprises qu’il nous a infligées. Ce sera première étape cruciale pour donner à notre pays une nouvelle direction pour la paix, la démocratie, la souveraineté et le progrès social.

Défaire les Conservateurs d’Harper est d’une importance primordiale. Durant leurs deux mandats minoritaires, ils ont essayé de dissimuler leurs objectifs et d’«adoucir» leur image, dissimulant de grandes parties de leur programme réactionnaire à la population. Mais nous connaissons déjà suffisamment de ce programme de droite pour ne laisser aucun doute quant à leurs intentions s'ils obtenaient une majorité. Au cours des cinq dernières années, ils ont:

• attaqué les emplois, les salaires, les pensions et le niveau de vie des travailleuses-eurs;

• empêtré le Canada encore plus profondément dans une guerre immorale, vouée à l'échec, en Afghanistan, et nous ont maintenant dangeureusement impliqués dans un autre conflit en Libye;
• réduit les impôts des sociétés et des riches pour leurs copains de l’industrie pétrolière et de Bay street;

• augmenté considérablement les dépenses militaires et les dépenses pour la construction de prisons, tout en réduisant sauvagement les fonds pour les programmes sociaux, le logement, et les peuples autochtones; et

• fait du Canada un paria de l'environnement, en entravant de façon significative la conclusion de traités internationaux sur les changements climatiques et charcutant les programmes et les normes environnementales au pays.

Ils se sont distingués en tant que gouvernement le plus arrogant, le plus autoritaire et le plus secret de l'histoire canadienne.Au moment où notre économie est encore engluée dans une crise profonde, le véritable programme des Conservateurs est de continuer de faire baisser les salaires, d’imposer de plus longues heures et des conditions de travail plus difficiles, d’écraser les syndicats, de privatiser les biens publics, et de couper dans l’assurance-maladie universelle.

Le chômage, les inégalités croissantes, la discrimination et la destruction de l'environnement ne sont pas choses nouvelles - elles sont des caractéristiques inhérentes de la crise générale du système capitaliste. Mais en ce moment crucial, le parti conservateur - le parti préféré du Capital monopoliste - constitue la menace la plus dangereuse pour la paix, la démocratie et les droits des travailleuses-eurs. Ils doivent partir ... maintenant!

Les libéraux de Michael Ignatieff se présentent comme l'alternative. Mais en dépit de leurs critiques des Conservateurs, ce sont eux les Libéraux qui ont commencé à réduire les impôts des sociétés et ont augmenté les dépenses militaires. En réalité, les Libéraux eux aussi défendent des politiques pro-entreprises, en particulier sur plan de l'économie et du militarisme. Ils sont eux aussi des promoteurs de “la Loi et l’Ordre”. Bien que les Conservateurs soient la pire menace pour le Canada, remplacer un parti du Grand Capital par un autre n'est pas une vraie solution.

À la place, de nombreuses travailleuses et nombreux travailleurs vont envisager de voter pour le NPD, le Bloc québécois, ou les Verts. Mais bien que ces partis puissent occasionnellement proposer des politiques progressistes, ils refusent de remettre en question la domination du Grand Capital (les banques et les grandes multinationales), ou d’adopter une approche cohérente et une position de principe contre les guerres en Afghanistan et en Libye.

Se débarasser des Conservateurs et travailler à construire une large et puissante coalition populaire de la classe ouvrière et de ses alliés à l'extérieur du Parlement permettrait de faire des gains réels. C'est la façon de commencer à faire progresser le Canada dans une nouvelle direction et d’arracher le pouvoir des mains des sociétés transnationales.

La lutte pour un programme populaire, rassemblant le mouvement ouvrier, les mouvements pour la justice sociale, et toutes les autres forces démocratiques, renforcera la riposte du mouvement ouvrier et des masses populaires et aidera à préparer le terrain pour l’élection d’une majorité au Parlement qui va se lever pour la paix, l'emploi, la démocratie, la souveraineté et l’environnement. L'élection de députés vraiment engagés en faveur de réformes démocratiques et progressistes - en particulier les communistes, les combattants les plus cohérents dans la défense des intérêts de la classe ouvrière - sera un élément crucial de cette stratégie pour gagner un changement social fondamental.

Un autre monde est possible! Un autre Canada est possible! Nous pouvons aller de l’avant vers ces objectifs en réunissant les mouvements ouvriers et populaires autour d'un véritable programme alternatif qui place les intérêts des peuples du Canada en premier, plutôt que ceux des monopoles et des grandes banques.

Votons communiste pour un vrai changement!

Dans cette élection, voter communiste est le message le plus fort que vous pouvez envoyer contre la mondialisation capitaliste et la guerre impérialiste. Votre vote pour une candidate ou un candidat communiste contribuera à faire entendre la voix des travailleuses-eurs au Parlement et ouvrira la porte à une majorité populaire qui peut être la base d'un mouvement pour construire le socialisme.

Notre objectif est un Canada socialiste dans lequel les ressources économiques et les richesses sont de propriété sociale et contrôlées démocratiquement par les travailleuses et les travailleurs, pas par des capitalistes privés.

Quand vous irez aux urnes, sortez-nous du manège des politiques de droite. Votez pour un changement fondamental. VOTEZ COMMUNISTE!

mardi 5 avril 2011

Hausse des droits de scolarité - Le symptôme d'une dérive plus profonde


Collectif d'auteurs
29 mars 2011 Éducation
LE DEVOIR

Le gouvernement du Québec prévoit hausser les droits de scolarité: il en coûtera 3793 $ par année pour étudier, une augmentation de près de 75 % (soit 1625 $) sur cinq ans. Cette hausse participe d'une logique plus générale de privatisation du financement et des finalités des institutions d'enseignement. La logique du champ économique colonise ainsi les milieux d'enseignements: plutôt que de former des têtes, on demande maintenant aux universités d'alimenter le développement et la croissance économique.

Privatiser le financement

Les hausses ne visent pas tant à renflouer les coffres des universités qu'à changer la façon dont on les finance. L'objectif est de faire reposer de plus en plus le financement universitaire sur les individus et sur le secteur privé. Selon le dernier budget, après ces hausses, la part du financement payée par les étudiants augmentera de 12,7 % à 16,9 %. Celle du gouvernement du Québec baissera de 54 % à 51,4 % et celle du fédéral diminuera de 14 % à 12 %. Québec veut aussi augmenter de 50 % les dons faits par des entreprises privées.

Le gouvernement cite favorablement l'exemple du financement privé en Ontario: «Une entreprise peut associer sa marque de commerce avec l'Université York pour la production de matériel promotionnel ou de campagnes marketing.» Autant dire que l'Université collabore avec l'industrie jusqu'à se fondre avec elle, jusqu'à devenir elle-même une marque commerciale.

Des laboratoires de recherche commercialisable?

Toujours dans son budget, «le gouvernement s'attend à ce que les universités obtiennent davantage de contrats privés de recherche et qu'elles commercialisent dans de meilleures conditions les résultats de leurs recherches». On voit se dessiner une université à deux vitesses. Au premier cycle, des formations techniques dispensées par des chargés de cours précaires, le tout financé par des frais de scolarité élevés.

Les étudiants paieront cher pour une formation superficielle, une «pensée» PowerPoint utilitaire qui ne cherche pas à les faire réfléchir, mais à les mouler aux besoins de l'économie. Au deuxième cycle, des professeurs accaparés par la course aux subventions et des doctorants employés dans des projets de recherche financés par et pour des entreprises à «haute valeur ajoutée», développant des «innovations» brevetables en biotechnologie ou en télécommunication. Les universités se transforment ainsi progressivement en laboratoires de recherche commercialisable, en sous-traitant de l'entreprise privée.

Cela détourne quantité de ressources qui ne sont plus destinées à l'enseignement. L'université n'est pas «sous-financée», elle est mal financée. Le montant des subventions et des contrats de recherche alloués aux universités a plus que doublé en dix ans, le plus souvent dans des secteurs à vocation technique ou appliquée. Quant aux autres secteurs, les Arts ou les humanités, ils doivent s'adapter aux critères de performance ou disparaître. Il en va de même pour l'université elle-même: l'élite ne s'y intéresse que dans la mesure où elle peut augmenter la productivité et la compétitivité de l'économie québécoise.

La philosophe Hannah Arendt nous enjoignait de «penser ce que nous faisons». C'était bien la moindre des choses. Pourtant, quand sonnent les tambours de la «guerre économique» mondiale, nous exigeons des institutions d'enseignement qu'elles s'enrôlent docilement, oubliant — parce que nous le savons! — que le parcours de notre économie productiviste est jonché d'inégalités, de catastrophes humaines, culturelles et écologiques.

Détournement de mission

On demande aux universitaires de trouver des façons de marchandiser ce qui ne l'est pas encore. L'opposition à une telle instrumentalisation économique de l'université ne concerne pas uniquement les intellectuels et universitaires: il s'agit d'un enjeu beaucoup plus large, qui touche à la façon dont nous pouvons collectivement penser la société et son avenir. À moins de refuser cette conscription de la pensée, le Québec et sa culture auront tôt fait de disparaître dans quelque colonne comptable.

Qu'enseignerons-nous alors, sinon l'histoire de la dissolution du monde dans les rapports marchands? Nous nous opposons à ces hausses et au détournement de la mission fondamentale des universités. Le patrimoine humain de connaissances scientifiques, de culture et de métiers dont l'université assure la garde doit être transmis aux individus pour servir de base à leur jugement et donner un sens à leur liberté, plutôt que d'être cédé aux entreprises pour maximiser des profits qui minent déjà le bien commun, politique et naturel.

***

Ont signé ce texte: Yves-Marie Abraham Montréal, Normand Baillargeon, Benoît Coutu, Marc-André Cyr, Olivier Clain, Daniel Dagenais, Amélie Descheneau-Guay, Rémi De Villeneuve, Jean-François Filion, Gilles Gagné, Gilles Labelle, François L'Italien, Louis Marion, Jacques Mascotto, Éric Martin, Minh Quang Nguyen, Maxime Ouellet, Jacques Pelletier, Jean Pichette, Rolande Pinard, Éric Pineault, Camille Robert.

vendredi 1 avril 2011

Communiqués du Comité des familles de détenus disparus en Honduras - COFADEH.

Cofadeh dénonce l’harcèlement et les menaces de mort dont est victime l'activiste Blanca Espinosa. Radio Nizkor, 23mar11.

Le Comité des familles de détenus disparus en Honduras (COFADEH) exprime son dégoût face aux actes de harcèlement et aux menaces de mort dont est victime la défenseuse des droits de l'homme Blanca Azucena Espinoza, présidente de l'entreprise agricole Buenos Amigos, dans la localité de Sabá, département de Colón, dans le nord du pays.

Le 27 septembre 2010, Blanca Azucena Espinoza et ses associés ont entrepris d'occuper des terrains en friche dans la Communauté d'Elixir, afin d'en faire profiter plusieurs familles dépourvues de terre. Le même jour, elle a été frappée par un homme armé d'une machette au service du propriétaire terrien Cesar Velásquez, qui déclare posséder ces terres.

Depuis lors, elle doit faire face à une série d'actes mettant en danger sa vie et celle de ses neufs enfants. Le 31 décembre 2010, des hommes camouflés se déplaçant dans un pick-up vert non immatriculé ont tiré sur un groupe de la communauté qui était réuni autour de Blanca Espinoza... Depuis le 30 janvier 2011, une de ses filles reçoit des messages sur son téléphone portable lui disant que Blanca est en danger de mort...

Blanca et trois membres du comité directeur font face à une procédure judiciaire pour usurpation de terres. Les autorités judiciaires ont également émis un mandat d'arrêt contre une de ses filles de onze ans pour le même délit. La présence permanente d'hommes armés et les messages envoyés à l'une de ses filles ont provoqué des traumatismes psychologiques chez ses enfants.


Les autorités honduriennes criminalisent les défenseurs des peuples autochtones. Radio Nizkor, 23mar11.

Le Comité des familles de détenus disparus en Honduras (COFADEH) exprime son dégoût et sa préoccupation en ce qui concerne les attaques répétées dont font l'objet les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l'homme au Honduras, qui plus est lorsque ces attaques sont encouragées par les autorités de l'État dans le but de provoquer une haine publique envers ces personnes.

Le 10 mars 2011, Elmer Noel Molina, maire de San Francisco de Lempira, localité située dans la partie ouest du Honduras, a lancé une campagne médiatique contre les membres du Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH), qu'il accuse d'avoir provoqué l'incendie de l'école primaire José Nahúm Gámez se trouvant dans la communauté de Santa Rosita, qui a eu lieu le 6 mars 2011.

Dans le programme Levantando Nuestras Voces ("Élever nos voix") dirigé par Filomeno Díaz sur la radio La Voz Lenca, appartenant au COPINH, le maire a déclaré que Salvador Zúniga et Bertha Cáceres, tous deux membres de du Conseil de coordination du COPINH, sont responsables d'avoir laissé des membres de la résistance brûler l'école, et il les a également accusé d'organiser des réunions clandestines dans la localité où il est maire. Il leur a ordonné de ne plus revenir dans cette localité et a ajouté que la radio communautaire La Voz Lenca était génératrice de conflits |1|.

Le maire a demandé à des médias nationaux de poursuivre la diffamation, tels que les programmes TV 5 et Frente a Frente ("Face à face") de la chaîne Canal 5. Le présentateur de ce dernier programme a qualifíé les membres du COPINH de vandales et a exhorté le procureur général à entamer une procédure pénale à leur encontre. Ce journaliste a encouragé la haine publique contre les dirigeants sociaux et les a accusé d'inciter aux conflits, provoquant l'insécurité des intéressés. La chaîne Canal 10 et le journal El Heraldo ont rejoint les rangs des diffamateurs et ont accusé les miembres du COPINH d'avoir brûlé deux écoles, et le Secrétaire d'État à l'éducation, Alejandro Ventura, a déclaré être en possession de rapports selon lesquels deux écoles auraient été incendiées par des membres du COPINH, également actifs dans la résistance.

La campagne de dénigrement contre le Conseil de coordination du COPINH trouve son origine dans une plainte déposée par cette organisation contre M. Elmer Noel Molina et le directeur de l'éducation du district M. J. Wilmer Molina auprès du Tribunal des ethnies et du patrimoine culturel à cause de la politisation de l'éducation et le renvoi arbitraire de huit professeurs engagés par l'Association de l'éducation communautaire dans le cadre des écoles PROHECO (Projet d'éducation communautaire). Le tribunal en question a lancé une procédure d'enquête. Les juges d'instruction assignés au processus d'enquête préliminaire ont été victimes de menaces et de détention illégales de la part d'un groupe d'hommes de main travaillant pour le compte du maire.


  • Nous demandons à la communauté nationale et internationale qu'elles rappelent à l'État hondurien son obligation de garantir le droit pour les défenseurs des droits de l'homme de réaliser leurs activités sans restictions injustes et sans vivre dans la crainte de représailles, en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, et en vertu des résolutions de l'Organisation des États Américains.
  • La campagne de dénigrement dont est victime le COPINH viole les articles 14 et 16 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
  • Nous prions les autorités de prendre des mesures immédiates afin de mettre un terme à la campagne de dénigrement dont fait l'objet le Conseil de coordination du COPINH et de mettre en place de manière efficace les mesures de précaution octroyées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme aux membres du COPINH.
Adressez vos demandes à : Jorge Alberto Rivera Avilés
Président de la Cour Suprême
Tél. : 504 269 300 269 3069
Courrier électronique : cedij@poderjudicial.gob.hn
Luis Alberto Rubí
Procureur général de la Nation

Fax : 504 221 5667

Tél. : 504 221 5670 221 3099

Courrier électronique: lrubi@mp.hn suazog@mp.hn
Envoyez également une copie au représentant diplomatique hondurien de votre pays.
Notes


1. "À cause de Salvador Zúniga et de Bertha Cáceres, des vandales de la résistance ont mis le feu à l'école. Ils ne sont plus les bievenus, ni le COPINH, dans la localité, ils font des réunions clandestines. Je suis le maire et je ne veux plus les voir. La radio est un média qui crée des conflits."