vendredi 25 novembre 2011

Sur le front du logement en Italie : Nous ne pouvons pas rester sans-toit

Source : Blog du collectif Emma Goldman

Traduit du site libcom : À la suite de leur éviction, six familles ont occupé des bâtiments vides de la ville de Parme, en Italie, et ont refusé de quitter les lieux. Ce qui suit est une traduction d’une déclaration du Réseau de droit au logement de Parme.

La crise frappe fort et indistinctement. Il ne suffit que d’une mauvaise chance et soudainement vous ne pouvez plus trouver les garantis sociales et de bien-être minimales qui vous permettent d’avoir une vie pacifique.

Les immigrant-e-s, qui sont devenu-e-s le maillon le plus faible de la chaîne en raison de la discrimination à tous les niveaux dont ils et elles sont la cible, et les jeunes aperçoivent de plus en plus qu’elles et ils se voient refuser tout espoir de futur. Mais la crise commence aussi à toucher fortement de nombreuses familles et personnes italiennes, même les gens de Parme, les parmesan-ne-s.

Les évictions sont l’un des indicateurs les plus clairs que la crise est profonde : les évictions sont principalement pour des retards de paiement de loyer de ceux et celles qui n’arrivent plus à payer parce que les revenus sont insuffisants et le coût des loyers est exorbitant, grâce à la confiance qu’ont accordé nos dirigeant-e-s au marché.

Aujourd’hui [Ndt. 19 novembre 2011], six familles avec de très jeunes enfants ont été forcées de reprendre par elles-mêmes ce que le marché leur refuse : l’accès à un logement qui correspond à leur revenu. Celles-ci sont des familles qui ont été évictées en raison de difficultés économiques qui ont surgi à cause de perte d’emploi ou de salaire ne permettant pas de supporter un loyer astronomique.

Après leur éviction, leur fut offerte la possibilité de diviser leur famille, avec de l’assistance offerte aux mères et aux jeunes enfants. Maintenant, les familles ont occupé des bâtiments qui ont été laissés vides pendant des années pour le bénéfice des spéculateurs.

Elles ont fait cela pour vivre; parce qu’après l’éviction, elles furent forcées de trouver refuge soit dans leur auto, soit dans des cabanes, soit comme invitées temporaires chez des ami-e-s ou soit à des hôtels à leur frais (2500€ par mois).

L’incapacité à répondre aux besoins naturels et sociaux humains forcera de plus en plus de gens à suivre leurs instincts naturels, à prendre ce à quoi ils ont droit. Nous serons à leur côté.

Parme est une ville considérée par erreur comme un modèle exemplaire de bien-être : en ce qui a trait aux politiques de logement, des annonces d’agissements ont été faites l’une après l’autre et ont été vantées comme résolvant l’urgence (Parmabitare, Casadesso, Maison Sociale, etc.).

Rien n’est plus loin de la vérité. Des mesures d’urgence – comme le blocage des évictions, la réquisition de propriétés vacantes et une taxe sérieuse sur les grandes propriétés – devraient être prises suite aux 500 évictions en 2011, dont la presque totalité étaient pour des retards de paiement, ainsi que suite aux dépossessions par les compagnies immobilières de ceux et celles qui ne pouvaient pas payer leur prêt hypothécaire.

Rien de cela. En fait, seule une mobilisation massive, radicale et continue sera susceptible de changer drastiquement la situation et récupérer le droit au logement actuellement refusé à trop de gens.

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