samedi 22 décembre 2012

Réponse des femmes autochtones au rapport Oppal sur les femmes disparues

L’Association des femmes autochtones du Canada et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale répliquent au rapport Oppal sur les femmes disparues en réclamant une enquête publique nationale et un cadre d’action pour mettre fin à la violence
 
Publication : le 17 décembre 2012
 
(Ottawa et Vancouver) L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (FAFIA) répondent au rapport final de la Commission d’enquête sur les femmes disparues en renouvelant la demande d’une enquête publique nationale sur les centaines de meurtres et de disparitions de femmes et de filles autochtones.
 
La présidente de l’AFAC, Michèle Audette, a déclaré : « Cette enquête n’a porté que sur l’échec de la police autour de Vancouver; la police aurait dû faire enquête et poursuivre William Pickton beaucoup plus tôt qu’elle ne l’a fait. La Commission Oppal n’a même pas abordé tous les meurtres et toutes les disparitions de femmes et de filles autochtones en Colombie-Britannique –  et d’autres meurtres et disparitions ont eu lieu. L’enquête du commissaire Oppal n’a pas porté spécifiquement sur les femmes et les filles autochtones ni sur les multiples facteurs qui causent l’épidémie de violence extrême envers elles. »
 
« À cause de cette limitation, nous avons besoin d’une enquête publique nationale axée sur les meurtres et les disparitions de femmes et de filles autochtones partout au Canada, une enquête qui révélera les tendances et les causes systémiques de la violence. »
 
« L’Association des femmes autochtones du Canada a été exclue de la Commission d’enquête sur les femmes disparues de la Colombie-Britannique », a affirmé Sharon McIvor, de FAFIA. « L’enquête a eu lieu sans la participation d’organisations de femmes autochtones, sans la participation de quelque organisation autochtone que ce soit et sans les organisations de femmes qui savent ce qu’est la vie des femmes vulnérables », a dit Mme McIvor.
 
« Ce processus est discriminatoire, c’est une trahison des femmes et des filles autochtones. Parce que le gouvernement de la Colombie-Britannique a refusé de financer les services d’avocats pour les parties auxquelles la Commission avait accordé qualité pour comparaître, l’enquête elle-même est devenue une violation des droits des femmes les plus vulnérables. Elles ont été exclues; elles n’ont pas été entendues, on a refusé de les traiter sur un pied d’égalité avec les représentants de la police et du gouvernement », a dit Mme McIvor.
 
« Ces erreurs scandaleuses ne doivent pas se répéter dans une enquête publique nationale », a ajouté Mme Audette, « ce qui veut dire qu’il faut établir une commission nationale après la pleine consultation des femmes autochtones et de leurs représentants en ce qui concerne le mandat et le processus. Il doit y avoir des garanties claires que les femmes autochtones pourront participer pleinement, avec des avocats financés, qu’elles choisiront elles-mêmes. Une enquête publique doit aussi s’attaquer aux problèmes systémiques qui à l’origine de la violence envers les femmes et les filles autochtones – j’entends par là la pauvreté, le racisme, le sexisme et les effets multiples de la discrimination. Tant que nous n’aurons pas exposé les causes profondes de la violence, nous ne pourrons pas la prévenir. Ce n’est pas seulement une question de conduite policière. »
 
« En ce qui concerne les causes de la violence envers les femmes et les filles autochtones, une des raisons de l’échec est l’acceptation tacite que la prostitution est "le choix d’un mode de vie" », dit Mme Audette. « En réalité, c’est la discrimination sociétale et la pauvreté qui mènent des femmes et des filles autochtones à la prostitution, où elles sont régulièrement la cible d’actes d’une extrême violence. La position de l’Association des femmes autochtones du Canada au sujet de la prostitution est claire. Nous voulons que les femmes qui se prostituent soient décriminalisées, mais nous voulons aussi que les lois soient pleinement appliquées contre les souteneurs, les trafiquants et les clients qui exploitent ces femmes et ces filles. Nous voulons beaucoup plus que la pauvreté, la violence, l’exploitation et le meurtre pour les femmes autochtones. »
 
« En plus d’une enquête nationale, le Canada a besoin de faire l’objet d’un examen minutieux de l’extérieur », a dit Mme McIvor. « L’AFAC et FAFIA ont porté la question des meurtres et des disparitions de femmes et de filles autochtones à l’attention du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, entre autres organismes internationaux. Nous avons demandé des examens extérieurs parce que tant que le Canada n’aura pas mis en place des mesures efficaces pour mettre fin au meurtre et à la disparition de femmes et de filles autochtones, nous avons besoin du soutien et du regard de la communauté internationale des droits de la personne. »
 
Pour en savoir davantage sur la position de l’Association des femmes autochtones du Canada sur la prostitution, consulter le site Web de l’AFAC à l’adresse suivante : http://www.nwac.ca/fr/programs/position-bedford 
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mercredi 5 décembre 2012

Coupures de 140 millions dans le réseau universitaire – l’ASSÉ dénonce la décision du ministère de l’Enseignement supérieur

Montréal, le 5 décembre 2012 – L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) estime inacceptable la décision du gouvernement Marois d’ordonner des coupures de plus de 140 millions de dollars dans le réseau universitaire d’ici le 1er avril 2013.

« Pour ce gouvernement, la logique du mal financement est une excuse pour cesser d’investir en éducation supérieure », s’exclame Jérémie Bédard-Wien, porte-parole de l’ASSÉ. La mesure est habituelle pour le Parti Québécois, qui en 1996, sous la gouverne de la ministre Marois, annonçait des coupures de près de 400 millions de dollars en éducation. « Au nom du déficit zéro, ces coupures attaquent directement la communauté universitaire. En effet, les administrations vont-elles remettre en question les salaires des cadres et les dépenses immobilières, ou sabrer dans les budgets dédiés à l’enseignement, la recherche et les services aux étudiantes et étudiants? La réponse est claire et ouvre la voie à une future hausse des frais de scolarité », poursuit M. Bédard-Wien.

L’ASSÉ a déjà exprimé de nombreuses réserves face au Sommet sur l’enseignement supérieur. « On nous dit que tout est sur la table. Pourtant, les nouvelles d’aujourd’hui ne font que confirmer nos craintes : quand le gouvernement veut prendre une décision, il l’annonce derrière des portes closes, sans consultation aucune. C’est le gouvernement qui rompt en premier le dialogue, pas les associations étudiantes », déplore M. Bédard-Wien. « Ce sommet ressemble à un spectacle où les intentions du gouvernement sont déjà inscrites à l’avance : indexer les frais de scolarité et instaurer des mécanismes d’assurance-qualité standardisés au marché économique. »

Enfin, l’ASSÉ rappelle qu’elle se fera entendre dans la rue au mois de février en marge des conclusions du sommet sur l’éducation et qu’elle appelle à une mobilisation massive pour l’occasion.