dimanche 17 août 2014

Fierté 2014: déclaration du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste





Voici que la Fierté 2014 bat son plein à Montréal avec, entre autres, le festival InterCités et le défilé de la fierté ainsi que des centaines d’évènements dans des villes et villages au Québec et au Canada. C’est l’occasion de célébrer les avancées obtenues par les communautés LGBTTQ+ et d’évaluer les défis auxquels elles sont encore confrontées. L’an dernier a été marqué par un ensemble de victoires mais aussi par une multitude de signaux laissant présager d’un recul de la part des forces anti-égalité. De plus en plus de pays reconnaissent le mariage entre conjoints de même sexe et d’autres droits fondamentaux des LGBTTQ+. Au Canada, la lutte pour mettre fin à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’expression ou identité de genre a connu de nouveaux développements. 

La dernière victoire en date a été l’adoption d’une politique LGBTTQ+ amendée par la Commission Scolaire de Vancouver après la défaite d’une campagne haineuse  par les employés syndiqués de la Commission scolaire et par la Coalition pour des écoles plus sûres. Au Québec, nous pouvons aussi souligner la victoire électorale de la troisième candidate de Québec solidaire et militante pour l’égalité des droits Manon Massé.   

L’universalisation d’environnements «queerpositifs» dans les médias populaires, le mouvement syndical et d’autres sections de la société mérite d’être particulièrement soulignée. Dans le domaine  des sports professionnels, la sortie du placard de Michael Sam, joueur pour l’équipe de la NFL des Rams de St-Louis et le rejet massif des réactions inappropriées indique que de nouvelles barrières tendent à tomber. Les nombreuses victoires légales, politiques et culturelles récentes sont l’aboutissement de décennies d’efforts fournis par la communauté LGBTTQ+ et par ses alliés. Mais la peur et la haine n’ont pas pour autant disparu comme nous avons pu le voir lors des rassemblements «Manif’ pour tous» en France l’an dernier, l’interdiction par le parlement russe des soi-disant relations sexuelles «non traditionnelles» et les tentatives d’interdire des mariages entre conjoints de même sexe dans certains États des États-Unis. Le 14 juin dernier, Ulrike Lunacek, coprésidente du groupe LGBT au Parlement européen a été agressée par un fanatique alors qu’elle participait à la au défilé de la Fierté de Vienne. Dans plusieurs pays, les gays, lesbiennes et trans* continuent d’être confrontés aux menaces, à la violence, à l’emprisonnement voire la mort. Le mensonge selon lequel l’égalité totale ne peut être gagnée que dans les pays capitalistes d’Occident est démenti par certains pays progressistes dont le Brésil, Cuba et l’Afrique du Sud ainsi que par les conceptions racistes et homophobes qui perdurent en Europe et en Amérique. Cette année, la Fierté de Toronto a organisé des évènements avec Mariela Castro Espin, la directrice du Centre national d’éducation sexuelle de Cuba qui y a dirigé le mouvement pour les droits des gays, lesbiennes et trans*. Cette occasion a permis de montrer comment le machisme et d’autres idéologies anti-égalitaires peuvent être combattues avec l’aide de gouvernements progressistes. 

Ici, au Canada, nous n’avons pas à nous auto-satisfaire tel que nous le rappellent les tentatives de dérouter les politiques pro-LGBTTQ* dans les écoles. Les forces anti-égalitaires ont des amis influents au sein du gouvernement conservateur, malgré leur condamnation hypocrite des lois homophobes votées au Parlement russe. Par exemple, le Sénat dominé par les conservateurs n’a toujours pas approuvé la loi C-279 censée amender le Code des droits de la personne afin d’inclure l’«identité de genre» aux dispositions légales concernant les crimes haineux. Les coupes dans les services sociaux générées par les programmes d’austérité voulus par le patronat et les attaques contre les syndicats ont un impact particulièrement négatif sur les femmes, les peuples autochtones et les communautés ethniques, rendant beaucoup plus difficile l’implantation d’avancées significatives vers l’égalité. Les membres les plus marginalisés de la communauté LGBTTQ+, dont les trans*, bispirituels, queers issus d’une communauté ethnique ou jeunes, représentent ceux qui sont les plus durement touchés par les coupes austéritaires. 

La communauté trans* se bat continuellement pour leurs droits égalitaires. Il ne s’agit pas d’une problématique «marginale»: les trans* représentent 10% de la population LGBTTQ+ et sont confrontés à des coûts médicaux énormes, un taux de chômage plus élevé, à un accès limité au logement, à une intimidation accrue au travail et au manque de protections légales. Les forces de droite continuent de stigmatiser la communauté LGBTTQ+ tout comme plusieurs groupes ethniques et minoritaires. 

L’homophobie et la transphobie, tout comme le racisme, le sexisme et le chauvinisme national sont des armes pour diviser la classe ouvrière dans sa lutte pour un monde meilleur. Aujourd’hui, la classe dirigeante utilise la crise économique, la soi-disant «guerre contre la terreur» et maintenant, l’anticommunisme digne de la Guerre Froide de Stephen Harper pour justifier les attaques contre les droits des travailleurs et l’égalité sociale. Mais une attaque contre un en est une contre tous. Notre unité se renforcera en adoptant des dispositions légales garantissant toute orientation sexuelle, expression et identité de genre. Cette unité est un élément vital de la large opposition démocratique et sociale à la feuille de route austéritaire et belliciste du patronat. Ensemble, nous devons bâtir un mouvement puissant afin de mettre de l’avant les besoins du peuple et non la cupidité de la bourgeoisie monopoliste. La communauté LGBTTQ+ doit être un acteur-clé dans les efforts pour construire une coalition populaire composée de syndicalistes, des peuples autochtones, de la jeunesse et des étudiants, de femmes, de retraités, petits paysans, immigrants et communautés ethniques, environnementalistes, militants pour la paix et plusieurs  autres alliés. 

En définitive, la résistance des masses dans nos communautés et lieux de travail, dans les rues et dans les urnes, doit défaire les conservateurs et aider à ouvrir la porte à un gouvernement pour le peuple et non pour les profits. Le but du Parti communiste est de gagner l’égalité sociale totale et un gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple dans un Canada socialiste où nos ressources et notre économie seront appropriées socialement et contrôlées démocratiquement. 

Cette avancée démocratique rendra possible l’éradication de toutes formes d’exploitation et d’oppression combinées auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontées. 

Nous vous invitons à rejoindre le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste pour construire une société libérée dans laquelle, comme l’affirmait Karl Marx, «la liberté de chacun est la condition de la liberté de tous». 

N.B.: Dans cette déclaration, l’acronyme LGBTTQ+ renvoie à «lesbienne, gay, trans*, bispirituels, queer et autres». Les débats terminologiques sont toujours en cours...

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