mercredi 3 septembre 2014

DÉCLARATION SUR L'INDÉPENDANCE DE L'ÉCOSSE


Comité écossais du Parti communiste de Grande-Bretagne.
4 mars 2014

Le Comité écossais du PCGB défend le droit des nations à l'autodétermination et condamne le gouvernement de coalition pour ses menaces de non-coopération.

Si la majorité du peuple écossais vote pour l'indépendance lors du référendum de 2014, alors sa décision doit être respectée. Notre engagement pour le droit à l'autodétermination est une question de principe. En même temps, le Parti communiste maintient son autre principe de juger de l'exercice de ce droit en fonction des intérêts de classe des travailleuses et des travailleurs d’Écosse, et de celles et ceux de Grande-Bretagne et à l'étranger.

Sur cette base, les communistes ne croient pas que l'indépendance dans les termes proposés soit dans l'intérêt des travailleuses et des travailleurs plus aujourd'hui qu’elle ne l'était dans les années 1970. A cette époque, les communistes et la gauche dans les syndicats ont ouvert la voie à la lutte pour un parlement écossais ayant le pouvoir d'intervenir dans l'économie, de développer la propriété publique et de renforcer le pouvoir du mouvement ouvrier sur le capital - pouvoir qui, à son tour aurait renforcé le pouvoir de négociation des travailleuses et des travailleurs à travers toute la Grande-Bretagne. Il est de notre conviction que l'indépendance telle que proposée dans le Livre blanc affaiblirait un tel pouvoir de négociation et renforcerait au contraire le pouvoir de la grande entreprise et de sa machine d'État, tant au niveau britannique qu’écossais. L’adhésion à la zone sterling subordonnerait l'Écosse aux politiques néolibérales actuelles sans aucun pouvoir de les modifier – tandis qu’en même temps elle éroderait sérieusement la possibilité d'une action unifiée de la classe ouvrière des nations de la Grande-Bretagne.

Pire encore, l'adhésion à l'Union Européenne (UE) obligerait l’Écosse à incorporer dans une constitution écrite les termes du Traité de 2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Ce traité exige des contrôles encore plus sévères sur les dépenses du gouvernement que le Pacte de stabilité et de croissance - avec le même objectif: utiliser le chômage en tant que régulateur du marché pour freiner le mouvement syndical. S'il est possible que certains des aspects les plus réactionnaires du Livre blanc, tel qu’être membre de l'OTAN et la réduction de l'impôt des sociétés, puissent être renversés à la suite d’une mobilisation politique ultérieure de la gauche, nous jugeons qu'il est extrêmement peu probable qu'il puisse y avoir un renversement de position concernant l'adhésion à la zone Sterling et l'UE.

La transition vers l'indépendance aura lieu à un moment où baissent les revenus pétroliers et où les circonstances économiques sont défavorables - permettant à tout gouvernement écossais, et aux médias contrôlés par les grandes entreprises, d’appeler à la «stabilité» budgétaire face à des réactions défavorables du marché. Les indépendantistes de gauche doivent réfléchir aux conséquences. La gauche socialiste ne dispose pas d’un soutien de masse en Écosse aujourd'hui.

Les résultats des élections le démontrent. Inévitablement, la rancœur des négociations sur le partage des ressources durciront les attitudes nationalistes. Néanmoins, c’est précisément durant ces années, 2015-2017, que seront écrits les termes de la nouvelle Constitution écossaise et le Livre blanc du SNP démontre une intention claire de le faire en fonction des conditions déterminées par les grandes entreprises et le secteur du capital financier de l'Écosse.

C'est pourquoi les communistes s'opposent à ce Livre blanc sur l'indépendance. Au lieu de cela, nous continuons à appeler pour un fédéralisme radical comme le meilleur moyen de développer la cohésion de classe à travers les nations de Grande-Bretagne: des parlements nationaux avec des pouvoirs d'intervention économique, de propriété et de contrôle et un parlement fédéral avec des pouvoirs généraux en matière de politique économique et une obligation constitutionnelle de redistribution en fonction des besoins sociaux. Nous croyons que cela offre le meilleur cadre pour unir les travailleuses et les travailleurs en tant que classe contre le pouvoir d'État des grandes entreprises. Actuellement ce pouvoir est concentré au niveau britannique et représente surtout les intérêts de la ville de Londres.

Sous une Constitution écossaise selon le « Livre blanc », la grande entreprise va continuer d’exercer ce pouvoir grâce à son contrôle disproportionné de l'économie écossaise et des règles contraignantes de ses instruments, la Banque d'Angleterre et les traités de l'UE. Un vote négatif au référendum doit être un tremplin pour remobiliser le mouvement de la classe ouvrière au niveau britannique pour exiger un véritable changement constitutionnel.

La lutte pour un fédéralisme radical, tel qu’élaboré dans le Livre Rouge, doit commencer dès maintenant. En même temps, la lutte pour atteindre les objectifs de la Charte du peuple et de l'Assemblée populaire, soutenues par le mouvement syndical uni, tant en Angleterre, qu’en Écosse et au Pays de Galles, doit être renforcée. Le fédéralisme radical ne pourra être gagné que sur la base d’une mobilisation de la classe ouvrière à travers les nations de Grande-Bretagne.

Traduction par PCQ

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