dimanche 20 décembre 2015

Journée internationale des migrants 2015: derrière la crise des migrants, il y a la crise du capitalisme!



Par Adrien Welsh

À loccasion de la Journée internationale des migrants du 18 décembre 2015, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada joint sa voix à des milliers dautres à travers le monde pour exprimer sa solidarité envers les millions dhommes, femmes et enfants contraints chaque année à quitter leur pays, famille, foyer et emploi pour causes de guerre, économiques ou climatiques.

Cette année, cette journée de solidarité arrive à point donné tant aux vues de la conjoncture internationale que canadienne. Le capitalisme ne se remet pas de la crise structurelle quil a connue en 2008. En conséquence, la classe dirigeante organise sa fuite en avant et doit garantir sa mainmise sur de nouveaux marchés, sur laccès aux ressources naturelles et sur un bassin de main doeuvre bon marché. Pour se faire, la bourgeoisie ne recule devant rien: les moindres poches de résistance aux plans impérialistes doivent être anéanties. Cest ainsi quaprès avoir financé des forces islamistes soi-disant modérées pour combattre linfâme Bashar el-Assad en Syrie, ne voilà-t-il pas quil faut intervenir sous la houlette de lOTAN, bras armé de limpérialisme, parait-il pour des raisons humanitaires. On rappellera à juste titre que lIrak abrite la 5e plus importante réserve de pétrole au monde.

Cest ainsi quen plus davoir créé plus de 200 000 morts depuis le début du conflit en 2011, ils sont aujourdhui plus de 4 millions de déplacés dans la région du Croissant fertile.

En Ukraine, après avoir soutenu un coup d’État fomenté avec laide d’éléments fascistes, lUnion européenne, lOTAN et leurs alliés se sont réjouis davoir contribué à apporter la démocratie! Disons plutôt quils se sont réjouis davoir conquis un marché dune importance capitale sur le plan géo-stratégique pour lexpansion de leur influence vers lest. Pour garantir leurs arrières cependant, ils ont dû faire appel à une présence militaire accrue en Europe de lEst et mener des combats sanguinaires qui ont fait plus de 6400 morts et 1,4 million de déplacés selon lONU, parmi lesquels 10 000 par jour traversent la frontière pour gagner la Russie voisine.

Le Canada en est partiellement responsable dans les deux cas. En Syrie, le Canada a, sous la houlette des Conservateurs, participé aux frappes aériennes et, maintenant, pense restructurer sa mission en nenvoyant que des fantassins soi-disant pour jouer un rôle de formation. De plus, un contrat darmement de 15 milliards de dollars a été conclu entre le Canada et lArabie Saoudite, lun des principaux fournisseurs de l’État islamique. En Ukraine, le Canada entretient 300 soldats comme force de réserve au gouvernement illégitime et soutenu par des forces fascistes de Kiev. Dans ces conditions, il est difficile de croire en la bonne foi Libéraux, désireux de faire bonne figure après les dix ans de politiques racistes et xénophobes du gouvernement Harper, en promettant daccueillir 25 000 réfugiés syriens - un chiffre par ailleurs dérisoire en comparaison avec des pays comme la Grèce ou lAllemagne qui en ont, jusqu’à présent, accueilli respectivement 160 000 et 1 million.

Nous ne participons pas à ce marché de dupes dominé par des pompiers pyromanes qui se présentent comme humanistes parce quils accueillent quelques réfugiés alors quils redoublent defforts pour mettre à feu et à sang lensemble du Moyen-Orient. Les crimes de limpérialisme ne peuvent être lavés. Ni Libéraux, ni Conservateurs, ni Néo-démocrates nont eu une position claire pour la sortie de lOTAN et pour une politique internationale basée sur la paix et la solidarité internationale. Comment peut-on alors croire en leur bonne foi lorsquils parlent de «devoir humanitaire» en accueillant quelques milliers de réfugiés syriens?

Nous ne faisons pas partie de ceux qui ont ovationné Angela Merkel lors de son annonce, en plein congrès de son parti politique, de ne pas fermer les frontières allemandes. Tous les économistes européens, même de droite, saccordent pour dire que larrivée de cette vague de réfugiés ne pèsera en rien sur l’économie allemande: les données vont même dans lautre sens. Au Canada également, nous ne croyons pas que les Libéraux prévoient accueillir les réfugiés syriens par simple mesure caritative. Les nouveaux arrivants constituent un des moyens utilisés pour pallier au vieillissement de la population.

Plus généralement, il ne fait aucun doute que les capitalistes sont à la recherche dune main doeuvre sans cesse plus mobile et docile capable de se déplacer selon les intérêts ponctuels des entreprises. Cet aspect de la réalité des migrants touche les jeunes de plein fouet: cest ainsi que plus de 500 000 jeunes diplômés espagnols ont quitté leur pays depuis 2008. Fuyant la misère à cause du pillage et de la déstructuration de l’économie de leurs pays, chaque année des milliers de jeunes Africains tentent de franchir la Méditerranée en espérant trouver lel-dorado européen. Souvent ils déchantent assez rapidement car ils y sont contraints de rejoindre les rangs au mieux du précariat ou de larmée industrielle de réserve et au pire ils y laissent leur vie. Cette année, ils étaient 22 000 à périr en méditerranée.

Une main doeuvre mobile est une aubaine pour la classe dirigeante qui peut sappuyer sur elle, sur la situation dirrégularité dans laquelle certains migrants se trouvent ou, comme cest le cas au Canada, à laide de mécanismes discriminatoires comme le Programme des travailleurs immigrés, pour appliquer une pression à la baisse sur les salaires. Cest pourquoi nous devons non seulement accueillir les migrants mais aussi se battre à leurs côtés pour garantir le respect de leurs droits en tant que travailleurs, y compris celui de se syndiquer.

Autre corollaire important de la crise du capitalisme en lien avec les migrants: la crise environnementale. Alors que vient de se conclure la grand messe du climat à Paris, rappelons que le réchauffement climatique est bien réel et a un impact direct sur les populations. En moyenne, ces dix dernières années, ce ont 27,5 millions de personnes annuellement qui ont été forcées de quitter leur domicile pour des raisons climatiques. Dici 2050, on estime quils excèderont le milliard.

Nous estimons nécessaire dutiliser cette journée de solidarité pour reconnaitre et valoriser lapport des immigrants à notre société, un fait particulièrement saillant dans notre pays et à travers lAmérique du Nord en général. Nous devons nous rappeler leur contribution à différents épisodes de lhistoire des mouvements progressistes et ouvriers notamment leur participation à lorganisation des premiers syndicats ouvriers et agricoles, aux grandes grèves et même à la formation du Parti communiste du Canada dans les années 1920. Nous reconnaissons également leur apport culturel comme un enrichissement pour tous.

Dans le contexte actuel, un mois environ après les attentats de Paris, il ne fait aucun doute que laccueil des réfugiés syriens sera utilisé comme marotte par lextrême droite. En Allemagne, le parti fasciste PEGIDA continue de mobiliser des milliers de personnes avec des slogans xénophobes, racistes et islamophobes. En France, les arguments jusque là propres à la droite et au Front national sont maintenant relayés par le Premier Ministre socialiste, Manuel Valls. Le Canada nest pas en reste: ces dernières semaines, nous avons connu une recrudescence de crimes islamophobes.

Il est donc plus que nécessaire de manifester notre refus de classe contre ces politiques haineuses et surtout de dévoiler comment elles servent le système capitaliste en divisant les travailleurs et en détournant lattention des masses du véritable ennemi. En tant quinternationalistes, nous répétons sans cesse et aujourdhui plus que jamais que lennemi de la jeunesse, des travailleurs et des masses populaires ne sont pas les immigrants, mais le capitalisme. Les immigrants, au contraire, ont les mêmes intérêts que la grande majorité du peuple, à savoir se libérer du joug de la barbarie de ce système qui noffre rien de mieux que la guerre, la misère et la destruction de notre environnement.

Que nous soyons Canadiens, Syriens ou Trobriandais, nous devons nous unir pour mener notre lutte contre les profiteurs qui, même sils prennent un malin plaisir à nous liguer les uns contre les autres, ne nous discriminent plus lorsquil sagit de nous exploiter. Cest pourquoi la Ligue de la jeunesse communiste revendique:

-    Le retrait immédiat du Canada de lOTAN, main armée de limpérialisme, et de tout autre accord impérialiste; linstauration dune politique étrangère de paix, basée sur le désarmement, le développement durable et la solidarité entre les peuples;
-    Le retrait immédiat de tous les soldats canadiens mobilisés à lextérieur du pays, à commencer par les troupes présentes en Ukraine et au Moyen-Orient;
-    La fin immédiate du contrat darmement de 15 milliards de dollars conclu avec lArabie Saoudite, lun des principaux fournisseurs de l’État islamique;
-    Laccueil de tous les immigrants et demandeurs dasile, personne nest illégal;
-    Labrogation de la Loi sur limmigration, du statut de réfugié qui donne la priorité aux nantis, créant de jure deux classes de migrants ainsi que du Programme des travailleurs immigrés qui dépossède ces derniers de tous leurs droits. Nous réclamons également que leurs droits en tant que travailleurs soient scrupuleusement respectés, y compris les droits syndicaux et de grève;
-    Labrogation totale de la loi C-51 attaquant de front les libertés démocratiques individuelles sous prétexte de la «guerre contre le terrorisme» ainsi que de la loi C-24 qui permet la déchéance de la nationalité aux individus chargés entre autres pour «terrorisme» et «haute trahison»

mardi 8 décembre 2015

Piquetage à Montréal le 17 décembre contre le blocus de Cuba

Mettons fin au blocus américain contre Cuba! 
Le 17 décembre 2014 Cuba et les États-Unis ont annoncé qu'ils entamaient des négociations pour normaliser leurs relations diplomatiques.  
Pour souligner cette date et pour dénoncer le blocus qui perdure, la Table de concertation et de solidarité Québec-Cuba vous invite à un piquetage jeudi le 17 décembre :

   
À MONTRÉAL,  de 17hres A 17h30 PIQUETAGE
DEVANT L'ÉGLISE ST. JAMES UNITED au 463 STE-CATHERINE OUEST (près de
la rue St.Alexandre)

ET

DE 17H30 A 18 HRES  DEVANT LE CONSULAT DES ÉTATS-UNIS, RUE
ST-ALEXANDRE/RENÉ-LÉVESQUE
La TCSQ-Cuba est une fédération d'organismes québécois qui s'intéressent activement à la solidarité avec Cuba et le peuple cubain. Nous travaillons entre autres a développer une meilleure compréhension de la lutte que le peuple cubain mène pour la justice et la liberté dans le cadre de sa révolution, a renforcer et étendre les liens d'amitié et de solidarité entre les peuples de Cuba et du Québec, et nous nous opposons au blocus étasunien contre Cuba.Visitez notre site web:  www.solidaritequebeccuba.qc.ca

lundi 7 décembre 2015

Communiqué – Bilan de la première journée de grève du SÉTUE

MONTRÉAL, le 7 déc. 2015 – Aujourd’hui, était la première journée de grève pour les étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM. En effet, devant le mépris de l’administration de l’UQAM à la table de négociation de leur convention collective, l’assemblée générale, en novembre dernier, a voté en faveur d’un mandat de grève illimitée à 85%.
Les membres du SÉTUE sont sans convention collective depuis le 31 décembre 2013. Jusqu’à ce jour, l’administration de l’UQAM refuse toujours de bouger sur des enjeux que nous considérons prioritaires. Cette situation est avantageuse pour la partie patronale puisqu’elle lui permet de repousser l’application du rattrapage salarial et l’amélioration des conditions de travail.
« Nous travaillons dans des conditions que nous jugeons inacceptables. À titre d’exemple, les employé-e-s du premier cycle sont payés 30% de moins que ceux et celles à la maîtrise pour accomplir la même tâche. De plus, la collaboration d’un-e auxiliaire de recherche n’est pas reconnue dans les travaux. Nous revendiquons ainsi une reconnaissance intellectuelle pour leur travail. Il est temps que l’administration de l’UQAM cesse de nous mépriser. Après près de deux ans sans convention collective, nous exigeons une entente négociée. » – explique Chloé Fortin Côté, auxiliaire en enseignement et porte-parole du SÉTUE.
Afin de dénoncer cette situation, les étudiant-e-s employé-e-s ont tenu des lignes de piquetage dures tout au long de la journée, ce qui a paralysé le fonctionnement de plusieurs pavillons de l’université. Le moment de la grève est stratégique puisque la fin de session universitaire permettra de mettre une pression considérable sur l’administration. La grève se poursuivra jusqu’à ce que les membres acceptent une entente négociée. Nous soulignons la solidarité du Syndicat des professeur-e-s de l’UQAM qui a invité les professeur-e-s à respecter les lignes de piquetage.
Comme il n’y a eu aucun changement suite à cette première journée de grève, nous poursuivrons les lignes de piquetage au cours de la journée de demain.
Profil du SÉTUE
Le SÉTUE, section locale de l’AFPC Québec, est un syndicat qui représente sur une base annuelle plus de 3000 travailleuses et travailleurs atypiques œuvrant à l’UQAM. Les membres occupent une variété d’emplois tels qu’auxiliaire d’enseignement ou de recherche, monitorat, démonstrateur, démonstratrice, placières et placier dans les salles de spectacle et les employé-e-s du stationnement.
Pour plus d’informations sur nos revendications et la grève, visitez le setue.net.

Un vote crucial à l’ONU sur les armes nucléaires

Par Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix
Le monde est sur-armé et la paix sous-financée. Je salue la Campagne internationale pour l’abolition de l’arme nucléaire (ICANW.org) pour son travail si engagé et si créatif en poursuite de notre idéal commun d’un monde libéré de l’arme nucléaire.
– Ban Ki-moon, Secrétaire-Général des Nations-Unies
Le 7 décembre, aura lieu un vote crucial à l'ONU. Les Artistes pour la Paix sont vivement préoccupés, compte tenu du vote canadien du 2 novembre dernier, - vote il est vrai enregistré par les fonctionnaires de l'ère Harper encore ignorants de la marche à suivre que leur dictera le ministre Stéphane Dion nommé deux jours après - ; si le Canada répétait le même vote, il ferait mentir l'assertion de Justin Trudeau, réexprimée à la COP 21 à Paris, selon laquelle « le Canada est de retour ».
De quoi s'agit-il? Quatre résolutions ont été déposées, dont la résolution suivante, pourtant endossée par 136 pays (21 abstentions), CONTRE laquelle le Canada a scandaleusement voté, avec 17 autres pays sous la pression des USA ou de la France (petits pays de la Micronésie, Israël, etc.). La résolution de l'ONU portant sur les Conséquences humanitaires des armes nucléairess’énonçait ainsi :
L'Assemblée générale des Nations-Unies,
Exprimant de nouveau sa vive préoccupation au vu des conséquences catastrophiques des armes nucléaires,
Soulignant que les armes nucléaires, qui ont une capacité de destruction immense et incontrôlable et qui frappent aveuglément, ont des répercussions humanitaires inacceptables, comme le démontre l'expérience de leur utilisation et des essais réalisés par le passé,
Rappelant que de nombreuses résolutions des Nations Unies traduisent la préoccupation suscitée par les conséquences humanitaires des armes nucléaires, notamment la première résolution adoptée par l'Assemblée générale, le 24 janvier 1946,
Rappelant également qu'à la première session extraordinaire qu'elle a consacrée à la question du désarmement en 1978, l'Assemblée générale a souligné que " les armes nucléaires [étaient] celles qui [menaçaient] le plus gravement l'humanité et la survie de la civilisation ",
Se félicitant que la communauté internationale, de même que le Comité international de la Croix-Rouge et les organisations humanitaires internationales, soient de nouveau décidés et déterminés à s'attaquer aux conséquences catastrophiques des armes nucléaires,
Rappelant que la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010 s'est dite "vivement préoccupée par les conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire qu'aurait l'emploi d'armes nucléaires",
Se félicitant des débats s'appuyant sur des faits sur les effets des explosions nucléaires tenus lors des Conférences sur les incidences humanitaires des armes nucléaires organisées en Norvège en mars 2013, au Mexique en février 2014 et en Autriche en décembre 2014 [grâce à ICANW.org]
Sachant qu'un des principaux messages transmis par les experts et les organisations internationales lors de ces conférences est qu'aucun État ou organe international n'aurait les moyens de faire face à la situation d'urgence humanitaire à laquelle l'explosion d'une arme nucléaire donnerait lieu ni d'apporter l'aide voulue aux victimes,
Convaincue que tous les États ont intérêt à mener des discussions sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires afin d'approfondir et de consolider leur compréhension de cette question et se félicitant que la société civile continue à participer à cette réflexion,
Réaffirmant le rôle de la société civile qui, en collaboration avec les gouvernements, sensibilise aux conséquences humanitaires inacceptables des armes nucléaires,
Soulignant que les conséquences catastrophiques des armes nucléaires touchent les gouvernements mais aussi chaque citoyen de notre monde interdépendant et ont des répercussions profondes sur la survie de l'humanité, l'environnement, le développement socio-économique, l'économie des pays et la santé des générations futures,
  1. Affirme qu'il importe pour la survie de l'humanité que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, quelles que soient les circonstances;
  2. Souligne que le seul moyen de garantir que les armes nucléaires ne seront plus jamais utilisées est de les éliminer totalement;
  3. Rappelle qu'on ne pourrait faire face de manière adéquate aux effets catastrophiques de l'explosion d'une arme nucléaire, qu'elle résulte d'un accident, d'une erreur de calcul ou d'un acte intentionnel;
  4. Exprime sa ferme conviction qu'une meilleure compréhension des conséquences catastrophiques des armes nucléaires doit être le fondement de toutes les démarches et entreprises de désarmement nucléaire;
  5. Demande à tous les États de prévenir, en appliquant le principe de la responsabilité partagée, l'utilisation d'armes nucléaires, de lutter contre la prolifération verticale et horizontale de ces armes et de procéder au désarmement nucléaire;
  6. Exhorte les États à n'épargner aucun effort pour éliminer totalement la menace que représentent ces armes de destruction massive;
  7. Décide d'inscrire à l'ordre du jour provisoire de sa soixante et onzième session, au titre de la question intitulée " Désarmement général et complet ", la question subsidiaire intitulée " Conséquences humanitaires des armes nucléaires ".
Une réunion s’est tenue à Ottawa du 29 novembre au 1er décembre avec divers groupes spécialistes de la question, dont Pugwash Canada et les Médecins pour la Survie Mondiale. Étaient présents l’Honorable Douglas Roche, madame Tanja Cronberg présidente finnoise de la Middle Powers’ Initiative (par vidéo-conférence), M. Tariq Rauf, un Canadien en charge du désarmement à la SIPRI, le diplomate Bernhard Faustenhammer qui nous a entretenus duHumanitarian Pledge de son très jeune ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, Sebastian Kurz (photo) et de Maître Bev Delong, de Calgary, la brillante avocate à la tête du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire.
Y étant aussi, j’ai pu mesurer l’urgence de la situation bien expliquée par le député français Jean-Marie Collin des Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléairegroupe de l’ONU dirigé par Alyn Ware, et par ICANW.org sur qui on peut toujours compter pour donner l’heure juste (cf. leur dossier www.dontbankonthebomb.com).
Les Artistes pour la Paix ont donc rédigé une lettre pressante au ministre des Affaires étrangères du Canadai pour l’inciter à ne pas se faire complice de l’OTAN et des neuf pays qui possèdent ces armesii ; ils y engagent annuellement plus d’un millier de milliards de dollars en dépenses de renouvellement et de déploiement.
Nous avons plaidé que le Canada pourrait inscrire cette décision au moment où crient à l’aide des pays menacés d’anéantissement par le réchauffement climatique, telles les Îles Marshall qui ont en outre servi de cobayes aux tests criminels nucléaires américains.
Sachant son attachement aux objectifs ambitieux de la COP21 aux côtés de la ministre des changements climatiques, l’Honorable Catherine McKenna, pourquoi le ministre Dion ne ferait pas d’une pierre deux coups, en proposant de recycler l’argent gaspillé en armes inutiles pour réparer le climat altéré par ces mêmes industries militaires et pétrolières ?
Car lundi le 7 décembre prochain, le ministre sera appelé à revoter au nom du Canada quatre résolutions interreliées à l’Assemblée générale des Nations-Unies: nous espérons que son vote saura alors renier la sinistre ère conservatrice en reflétant l’engagement « sunny ways » de sa présidente de partiiii, celui de notre premier ministre, des Artistes pour la Paix et du pape François, en faveur d’un monde débarrassé de ces armes immorales et dangereuses, qui pourraient en outre tomber entre des mains terroristes.
i Lettre de Guylaine Maroist à l’Honorable Stéphane Dion, 3 décembre 2015
ii  Les cinq pays du Conseil de Sécurité de l’ONU (USA, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie) plus la Corée du Nord, l’Inde, Israël et le Pakistan, ces quatre pays en contravention avec le Traité de Non-Prolifération auquel a pleinement adhéré l’Iran après d’âpres négociations
iii Madame Anna Gainey avait répondu à notre question du 3 septembre, envoyée à tous les partis fédéraux, de la façon suivante : «L’objectif du Parti libéral du Canada est l’élimination complète des armes nucléaires. Le désarmement nucléaire n’est pas un projet utopique. Il est plutôt une nécessité engendrée par les risques humanitaires posés par tout degré de prolifération. Le Parti libéral du Canada continuera de s’opposer à toute mesure qui encouragerait la prolifération des armes nucléaires dans le monde et appuie la motion en faveur du désarmement nucléaire adoptée à l’unanimité par le Chambre des communes en 2010. »