mardi 31 janvier 2017

Pas une vie de plus perdue à cause de la violence suprémaciste blanche et impérialiste!

Comité exécutif central, YCL-LJC

C'est dans le deuil et avec un sentiment d’indignation que nous recevons les nouvelles du massacre qui a eu lieu dans une mosquée de la ville de Québec. Avec affection et avec rage, nous sommes solidaires avec les familles qui ont perdu leurs proches et avec à la communauté musulmane du Québec et du Canada, qui est la cible de cet attentat  terroriste.

Prenant naissance avec le colonialisme, le racisme a été depuis lors un outil de la classe dirigeante canadienne. La xénophobie n'est pas une nouveauté au Canada dont l’histoire est marqué tout au long par la lutte pour les droits des personnes immigrantes et contre les diverses formes de racisme. Cependant, il y a aujourd’hui une recrudescence des crimes de haine dont les meurtres de masse.

Cette montée du racisme et de la xénophobie est particulièrement visible avec la croissance des mouvements appelés «droite alternative» (alt-right) depuis l'élection de Donald Trump en tant que président des États-Unis. En Colombie-Britannique, le KKK a organisé et distribué des dépliants xénophobes aux familles blanches. À Richmond, des affiches ont été placardées un peu partout, affirmant que les communautés chinoises «nous envahissent». Des affiches de la « droite alternative» ont été distribuées à l'Université McMaster. À McGill, des dépliants contenant des images anti-communistes, anti-musulmanes et anti-homosexuelles, ainsi qu'un appel à «rendre le Canada grand à nouveau» (Make Canada great again) démontrent que la rhétorique raciste et d'extrême droite de Trumps a influencé les groupes réactionnaires sur les campus canadiens.

Aujourd'hui, l'islamophobie et la xénophobie sont des idéologies violentes qui sont promues par celles et ceux qui disposent du pouvoir économique et politique au Canada. Ces idées trouvent résonance dans les principaux partis capitalistes, comme en témoigne la campagne de Kellie Leitch pour la direction du Parti conservateur. La candidature de l'ex-star de télé-réalité et homme d'affaires, Kevin O'Leary, dans la course à la direction du Parti conservateur sera l’occasion encore plus, d’importantes batailles contre l’extrême droite au sein de la politique bourgeoise «dominante».

Au Québec, la lutte contre le projet islamophobe de la Charte des valeurs québécoise n'est pas encore terminée, même si le projet de loi est tombé de lui-même avec la défaite du gouvernement du PQ en 2014. La Coalition Avenir Québec et le Parti Québécois continuent à pousser pour ces politiques xénophobes. Sous le couvert de la défense de la laïcité, le gouvernement libéral québécois se prépare à adopter le projet de loi 62. Ce projet régressif n'est en fait qu'une version plus récente et plus douce de la Charte des valeurs. La loi 62 cible principalement les communautés musulmanes et le débat qui se trame autour de ce nouveau projet de loi confond encore immigration avec terrorisme et fondamentalisme religieux. Le Québec, tout comme que le reste du Canada, souffre de la présence grandissante des radio-poubelles qui souffle régulièrement la haine sur leurs ondes. Souvenons-nous de Jeff Fillion qui disait il n’y a pas si longtemps: «Ceux qui veulent nous éliminer, nous les occidentaux, c’est pas mal les musulmans», ou encore de Sylvain Bouchard de FM93 qui expliquait il y a quelques semaines que l'esclavage n'était pas du racisme.

Le Canada a des troupes militaires en Asie centrale et au Moyen-Orient depuis 2001. La dernière élection fédérale s'est concentrée sur le Niqab dans un débat public complètement raciste. Les médias de masse caricaturent constamment les pays majoritairement musulmans. Toute cette violence est liée.

Ce massacre est loin d'être un acte isolé de violence. L'islamophobie et la xénophobie ont été promues par les médias et les politiciens dans le contexte d’un projet d’expansion impérialiste dans les pays majoritairement musulmans. Cette dangereuse montée de la suprématie blanche se déroule à un moment où la grande majorité des gens sont confrontés à la pauvreté et l'insécurité économique, en pleine crise climatique. La suprématie blanche et la guerre sont les outils du système pour intensifier l'oppression afin d'approfondir l'exploitation des sols, de la classe ouvrière et des ressources du monde. L'islamophobie fait partie intégrante des crises sociales du capitalisme.


Pas d’expulsions, pas de mur, droit d’asile pour toutes et tous! 

Donald Trump et son nouveau gouvernement d'extrême-droite aux États-Unis ont à la fois profité de cette xénophobie et l'ont enhardie. Nous savons maintenant que le suspect dans les meurtres de Québec est un admirateur du président Trump, un opposant à l’immigration et un supporteur d’Israël. Il est très probable que ce massacre soit lié au récent décret du régime Trump qui interdit d'entrer aux États-Unis toutes personnes provenant de 7 pays à majorité musulmane.

Comme les politiciens bourgeois, les médias et même la droite essaient de prendre leurs distances des meurtres de masse racistes en Amérique du Nord, nous devons nous rappeler qu’ils sont à blâmer en grande partie. Nous devons faire ceci afin de lutter contre l'islamophobie et l’enrayer à la source.

Nous saluons et nous nous mobilisons pour les actions qui auront lieu partout au Canada pour condamner la violence. Il y a en ce moment un formidable élan de solidarité contre cette attaque raciste. Il y a beaucoup de rassemblements et manifestations organisées par la communauté musulmane et les organisations progressistes. Nous sommes aussi inspirés par les grands rassemblements qui ont lieu dans les aéroports aux États-Unis pour exiger le droit d'entrée pour les personnes ayant la nationalité de pays à majorité musulmane. Le racisme et le fascisme peuvent être vaincus. Nous pouvons faire peur à nouveau aux racistes, et les jeunes sont en lutte contre l'impérialisme dans le monde entier. Nous appelons le mouvement de la jeunesse, des étudiantes et des étudiants à prendre la rue en solidarité avec la communauté musulmane au Canada et aux États-Unis.

Des journées d'action «Contre la suprématie blanche et l'islamophobie» ont été appelées le samedi 4 février et le dimanche 5 février. La YCL-LJC soutient pleinement les revendications de ces actions, qui sont: 

(Notre traduction) 
1) Le gouvernement canadien doit faire une condamnation publique immédiate du décret du président Trump qui interdit aux détenteurs de visas de sept pays musulmans ainsi qu’à tous les réfugiés d'entrer aux États-Unis.

2) Le Canada doit ouvrir immédiatement la frontière Canada-États-Unis.

Cela inclut la révocation de l’accord sur les tiers pays sûr qui interdit  aux demandeurs d'asile d’entrer par les États-Unis pour demander l'asile au Canada. La liste de pays d’origine désigné comme sûr qui rend presque impossible aux citoyen-ne-s américains et aux citoyen-ne-s de quarante autres pays à demander l'asile au Canada doit être éliminée. 

3) Le Canada doit mettre fin à l’exclusion raciste, anti-réfugiés, anti-noir et islamophobe des personnes immigrantes et des réfugié-e-s à l’intérieur de cette frontière coloniale. 

Cela inclut de mettre fin au système de détention illimitée des personnes immigrantes. Le gouvernement fédéral doit créer un programme de régularisation afin que tous les résident-e-s sans papiers puissent vivre ici avec leurs familles plutôt que craindre la déportation. Le statut permanent et les permis de travail ouverts doivent être donnés aux travailleuses et aux travailleurs migrants au Canada. Nous voulons un droit d’asile réel, et non symbolique, qui garantit l'accès aux services et refusent la collaboration avec les agents frontaliers canadiens et américains.

4) Le Canada doit abroger toutes les lois fédérales qui s’attaquent aux musulman-e-s et aux réfugié-e-s noirs ou au teint foncé, y compris la loi de tolérance zéro pour les pratiques culturelles barbares ainsi que la législation anti-terroriste telle que les certificats de sécurité et la loi C51.

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