samedi 4 mars 2017

CONTRE LE RACISME, LA XÉNOPHOBIE ET L'EXTREME-DROITE


Déclaration de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec
 
Aujourd'hui, des rassemblements islamophobes, racistes et xénophobes, organisés par la ont lieu dans plus de 60 villes du Canada. Organisées par la Canadian Coalition of Concerned Citizens, une organisation d'extrême droite connue pour ses liens avec le Council of Conservative Citizens aux États-Unis lié à une tuerie survenue dans une église noire de Charleston en 2015 et connu pour ses positions pro-sionistes et néo-nazies, ces grand-messes des suprématistes blancs islamophobes, xénophobes, racistes et misogynes ont de quoi glacer le dos, d'autant plus qu'elles surviennent environ un mois après la tuerie du Centre culturel musulman de Québec et quelques jours à peine après la revendication (malgré démentis) d'une attaque à la bombe à l'université Concordia visant particulièrement les étudiants de confession musulmane.
Depuis plusieurs années déjà, la banalisation des mouvements et des idées d'extrême droite n'est plus une menace rhétorique. Avec la montée du Front national en France (Marine Le Pen étant, selon tous les sondages, garantie d'avoir une place au Second tour), l'accession au pouvoir d'Orbán Viktor en Hongrie, le succès électoral du Parti des «vrais Finlandais» en Finlande, la tuerie perpétrée par Anders Breivik en Norvège et, plus près de nous, l'élection de Trump ou les dizaines de milliers de membres québécois revendiqués par «La Meute», il ne fait aucun doute que l'extrême droite à le vent dans les voiles.
Le plus inquiétant toutefois n'est pas tant l'existence de ces courants qui ont toujours opéré dans un milieu restreint, mais bien leur influence grandissante dans des secteurs élargis de la population. Il est tout aussi inquiétant de constater que les idées d'extrême droite ne sont pas circonscrites au sein de ces partis extrémistes : de plus en plus, des partis de la droite «traditionnelle» sont pénétrés par ces idées. C'est notamment le cas au Québec avec les formations qui, comme le PQ et la CAQ, font pression depuis plusieurs années pour engager un débat identitaire comme celui autour de la Charte des valeurs de 2013. C'est aussi le cas avec l'actuel gouvernement libéral qui, d'un côté, propose le projet de loi 62 et, de l'autre, appuient le maintien du crucifix à l'hôpital du Saint-Sacrement de Québec et au-dessus du siège du Président de l'Assemblée nationale...
Réduire l'émergence des groupes d'extrême droite à l'arrivée de Trump au pouvoir consisterait à placer la charrue devant les bœufs, surtout dans le contexte canadien et québécois. En effet, il est toujours plus facile de poser le blâme sur un acteur externe pour mieux se dissocier des conséquences de ses actes. Les dix ans de règne conservateur et de politiques d'austérité du gouvernement libéral doivent être tenus pour responsables des dégâts qu'ils ont causés.
En quatre ans, les Libéraux ont réussi à sabrer dans la fonction publique, à offrir des cadeaux au patronat s'élevant à plus de 6 milliards de dollars. En dix ans, les Conservateurs ont réussi à saquer l'assurance-chômage, à injecter leur venin partout au Canada afin de justifier leur destruction de l'environnement et leur attitude belliciste à travers le monde et particulièrement au Moyen-Orient. En dix ans, les gouvernements canadien et québécois ont, en bref, tenté de faire porter le blâme de la crise économique sur les travailleurs-euses, sur la jeunesse et les masses populaires.
Les Kellie Leitch et Kevin O'Leary, tous deux candidats à la chefferie du Parti conserveteur, n'ont rien à envier aux Trump et Le Pen de ce monde. Au bout du compte, c'est au «1 %», que profite le racisme, la xénophobie, transphobie et la misogynie.
Jeunes communistes, nous bénéficions d'une longue expérience de lutte contre l'extrême-droite remontant aux années 1920. Que ce soit contre le fascisme dans les années 1930 en Europe, contre les dictatures en Amérique Latine dans les années 1970, contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud, contre la colonisation en Afrique et en Asie, nous avons toujours répondu présent-e-s et n'avons, en aucun cas, fléchi devant les menaces et les intimidations de ceux qui ont tenté de nous réduire à néant. Nous n’oublions pas que le Canada a été bâti sur des terres volées aux nations autochtones et nous luttons contre le colonialisme canadien.
Aujourd'hui, nous n'hésitons pas à soutenir les jeunes qui, de part et d'autre de la planète, luttent pour leur liberté et leur émancipation. Nous sommes solidaires des jeunes du Sahara occidental, des jeunes Palestiniens qui luttent contre l'impérialisme, nous sommes aussi solidaires des peuples vénézuélien et cubain, des peuples autochtones ; des femmes, des LGBTQ+ et de tous les groupes marginalisés à travers la planète, car nous savons que notre unité contre les gens de la haute, contre le 1 % est essentielle si nous voulons bâtir un avenir meilleur, mais aussi, parce que chacun et chacune de nous a droit à la justice.
Aux vues des défis qui nous attendent, il ne fait aucun doute que les prochaines années seront violentes contre la jeunesse, les travailleurs-euses et les masses populaires. Nous devons nous organiser, veiller à l'unité des forces réellement démocratiques, des forces vives et de la jeunesse ardente autour d'un programme démocratique garantissant les intérêts du peuple peu importe sa confession, son origine. Nous devons défendre un programme qui réellement permettrait de renverser la vapeur et miner l'hégémonie des grandes compagnies de sorte que tous et toutes ensemble, nous soyons en mesure de nous unir contre le 1 %, contre les exploiteurs et les parasites qui tentent de nous diviser.

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