mercredi 8 mars 2017

Journée internationale des droits des femmes




Ligue de la jeunesse communiste

Cette 103e édition de la Journée internationale des femmes est caractérisée par la recrudescence de la misogynie, mais aussi par le renouveau de la résistance.

Des mouvements anti-féministes opposés aux femmes tels que le Gamergate ou le Men’s right movement, organisés sur nos lieux d’études par d’autres groupes dont le Men’s issues awareness et l’Association canadienne pour l’égalité, ont gagné en force et se sont joints à d’autres groupes suprématistes blancs, avec des individus et des groupes transphobes ou encore avec d’autres supposément opposés à la rectitude politique et défenseurs de la «liberté d’expression». En réalité, ils sont unis dans leur défense du discours haineux et ont pour véritable objectif le saccage des droits durement acquis par les femmes et remettre au gout du jour la culture du viol.

Sous-jacente à ces développements se trouve la crise du capitalisme qui a fait en sorte que certaines sections de la classe dirigeante ont abandonné les idées libérales bourgeoises au profit de mouvements d’extrême-droite et fascistes. En Amérique du Nord, l’élection de Donald Trump comme Président des États-Unis a à la fois été facilitée par la montée de l’extrême-droite et à la fois permis à ces mouvements de se renforcer. Le Canada n’est pas imperméable à cette offensive réactionnaire. La lutte contre le patriarcat est donc liée à celle pour un changement systémique ici, chez nous.

Trudeau: ni féministe, ni allié

Trudeau a déclaré à l’ONU: «Je continuerai de clamer haut et fort que je suis féministe.» Nous ne sommes pas dupes. Ni ces mots creux, ni la parité introduite par Trudeau dans son cabinet n’indiquent un changement de cap radical au Canada. Ces changements minimes ne servent en fait qu’à mousser l’image des Libéraux qui tentent de se dissocier des conservateurs sans pour autant s’attaquer au plan du patronat.

Trudeau n’est ni féministe, ni un allié. Par exemple, son gouvernement, à l’image de celui des conservateurs, continue d’ignorer la demande de longue date pour que soit créé un système de garde universel, accessible, modique, public et de qualité. Il a appuyé un contrat d’armements de 15 milliards de dollars contracté avec l’Arabie Saoudite, une monarchie réactionnaire qui figure parmi les premiers pourfendeurs de l’oppression de la femme et qui livre une guerre meurtrière au Yémen. Trudeau appuie également la construction d’oléoducs au bénéfice des monopoles gaziers et pétroliers coupables du colonialisme qui perpétue les violences contre les femmes autochtones et s’attaquent à leurs territoires. Le changement féministe, celui qui fera avancer les conditions de la vaste majorité des femmes, des travailleuses, ne viendra pas de la classe capitaliste au pouvoir, mais sera le résultat de nos luttes, tel que nous l’enseigne l’histoire.

Finalement, les lutte pour abolir le patriarcat est liée à celle visant à mettre en déroute l’exploitation capitaliste et la remplacer par le socialisme, un système où les travailleurs-euses sont aux commandes et sont en mesure de structurer une société autour des besoins du peuple et non de la création de profits pour la classe capitaliste. Communistes, nous appuyons les luttes contre le patriarcat sous le système capitaliste à la fois pour s’échapper de l’oppression de la femme, mais aussi parce que ces luttes sont essentielles à l’atteinte du socialisme. 

De nouveaux mouvements en lutte contre la misogynie et le racisme

Cette année, plusieurs femmes célèbreront la Journée internationale des femmes avec un sentiment de force renouvelé. Près de 5 millions d’entre elles et leurs alliés ont battu le pavé partout à travers le monde le 21 janvier dernier afin de clamer leur opposition aux plans xénophobes, racistes, misogynes, homophobes, islamophobes et bellicistes de Donald Trump et son gouvernement constitué de banquiers de Wall Street, de milliardaires et de magnats du pétrole.

Les femmes autochtones figurent à l’avant-garde de la résistance contre le patronat, mais aussi contre l’occupation territoriale, le vol de ressources et la violence coloniale genrée qui se poursuit avec le gouvernement libéral. Les femmes noires et les personnes trans dirigent des luttes contre la violence policière raciste.

Des actions comme la Slutwalk et Take Back the Night, ou encore la campagne Ni viande ni objet ainsi que plusieurs manifestations contre la culture du viol sur des campus universitaires ont permis de susciter une prise de conscience et certains changements politiques. La Journée internationale des femmes continue de représenter pour notre mouvement un moment important afin d’organiser nos luttes.

Il est nécessaire de bâtir et unir les mouvements pour l’égalité dans nos lieux de travail, écoles et dans les rues. Des groupes de femmes peuvent s’unir à d’autres au sein de coalitions. Des femmes issues de groupes comme Idle No More, Black Lives Matter, des femmes organisées dans des organisations syndicales, des groupes LGBTQ, de personnes handicapées, du mouvement étudiant, pro-choix et d’autres groupes. Confrontés aux attaques et à la réaction, nous devons rester uni-e-s. Pour un monde égalitaire, nous refusons d’attendre et nous nous organisons.

Au cours de l’histoire du mouvement ouvrier au Canada et à travers le monde, des femmes communistes dont Clara Zetkin, Elizabeth Gurley Flynn, Claudia Jones, Annie Buller, Becky Buhay, Vilma Espin et Angela Davis se sont mobilisées pour l’émancipation des femmes. La YCL-LJC lutte pour un Canada socialiste où le patriarcat sera aboli, où l’égalité totale sera rendue possible et pour des changements immédiats en faveur du droit des femmes. 


 À l’occasion du 8 mars 2017, nous revendiquons:

-    le rétablissement du financement pour les programmes favorisant et revendiquant l’égalité pour les femmes;
-    L’égalité et sécurité pour les femmes immigrantes;
-    L’abolition de la différence salariale (à travers une législation pour l’égalité salariale et l’égalité d’emploi);
-    L’accès garanti à l’avortement et aux droits reproductifs financés publiquement dans tous les territoires et provinces;
-    L’élaboration d’un service de garde universel, de qualité, accessible avec des standards pan-canadiens et offert par des salariés syndiqués. Au Québec, le rétablissement de l’universalité du service de garde;
-    La protection du droit aux bénéfices de maternité étendus à 52 semaines;
-    L’abolition de toute forme de violence contre les femmes et le financement adéquat des cellules de crise et des maisons de transition;
-    Des changements législatifs pour assurer des congés rémunérés aux femmes victimes de violence conjugale;
-    L’appui aux survivantes de violence genrée à travers le financement des services de conseil, de déménagement, des frais légaux et plus;
-    L’abrogation de la loi C-36: stigmatiser et criminaliser le travail sexuel n’est pas la solution à l’exploitation;
-    L’application de cours d’éducation sexuelle progressistes et amicaux envers les LGBTQI2S incluant l’éducation sur le consentement

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